Peste noire,
Je suis ton cauchemar et l’ombre de ta mort
Le souffle létal de ton passé maléfique
Nul ne pouvait ouvrir la boîte de Pandore
Cela annonça la fin des temps bénéfiques.
Que vois-tu dans le miroir, ton propre reflet
Ressens-tu de l’horreur dans ce regard blafard
Ton âme est pervertie, condamnée par la plaie
Immonde, on entend les flonfons de la fanfare.
Pauvres fous, ignorants, vous n’avez pas pensé
Que le vent putride amène la peste noire
Vous êtes la proie de vos folies, insensés
Vous allez vider vos tripes dans un crachoir.
Le spectre de la camarde vole au-dessus
De vos têtes, il se moque de vos enfants
Et de vos parents, il a mis son pardessus
Ses habits de sortie, soyez donc méfiants.
Il va poser sournoisement son vil baiser
D’amour fatal, sur la peau de vos corps malades
Les transformant en vermines punaisées
Avec de beaux bubons lors de ses accolades.
En passant de vie à trépas, sans apparat
Vos dépouilles qui souillent tels des arsouilles
Les rues et les fossés sont bouffées par les rats
Et vos cadavres ressemblent à des gargouilles.
Car les âmes perdues rejoignent les enfers
Pour aller brûler mille ans dans les feux damnés
Expier leurs fautes commises sur la Terre
Le sort infernal des esprits désincarnés.
La peste est partie en d’autres lieux, chemins
Laissant son odeur de souffre dans les villages
Citer son nom, donne de l’effroi aux humains
Et il faut jeter les morts sur des attelages.
Les corps exhibés en de grotesques postures
Commencent à pourrir sous la chaleur de l’été
Des manants ramassent ces pauvres créatures
Poupées désarticulées, sans grande piété.
Les cadavres sont jetés dans des charniers
Et les gueux allument un feu purificateur
Pour ceux oubliés, l’armée de carnassiers
Va bouffer les corps noirs, emplis de puanteur.
Et les nécrophages vont faire leur office
Déguster le fiel des chairs décomposées
C’est un va-et-vient par tous les orifices
Un festin de roi, de charognes ecchymosés !