Il est des souvenirs d’enfance
Que la mémoire n’oublie pas
J’avais six ans et quand j’y pense
J’adorais cette époque-là
Quand je courrais sur le chemin
Vers le mas longeant la rivière
Avec mon bouquet à la main
De fleurs des champs et de bruyère
Loin de l’école et de mes frères
Je retrouvais mes grands-parents
À peine la bouche essuyée
Quittant très vite la tablée
Je me hissais impatiemment sur la
Chaise aux barreaux cassés
Pour attraper rapidement la clé
Cachée par grand-pépé
Que je voyais cloutée au mur
Dans l’âtre de la cheminée
Ouvrant la porte du grenier
Je découvrais émerveillée
Les vieilles malles en bois tressé
Remplies de choses surannées :
Des vêtements un peu troués
Des grandes bottes démodées,
Des escarpins à talons hauts
Chandails mités et vieux chapeaux
Mais les joujoux qui m’attiraient
Étaient là depuis tant d’années :
Deux, trois poupées bourrées de laine
Des quilles en bois, cerceaux d’ébène
Soldats de plomb, des osselets
Un gros sifflet, des pions cassés
Une toupie, un sac de billes
Cartes jaunies, livres usagés
Et bien d’autres choses encore
Attendaient là dans ce décor
Des objets extraordinaires
Que je voyais comme un trésor
Qu’il me fallait mettre en lumière
Au fil des jours, chaque matin
OK, bébé, disait grand-père
Tu auras la clé des heures entières
Si tu me donnes un coup de main
– après avoir ramassé l’herbe pour
les canards et le lapin…
– après avoir donné l’avoine
à la jument et à son poulain
– après avoir cueilli les pommes
et les légumes du jardin
– Après avoir promené l’âne,
coupé le bois, rangé le foin…..
Devant ma mine déconfite
Il rigolait joyeusement
Mais avec lui c’était fantastique
J’aimais aussi les travaux des champs !
©¬aure Fayarde
Une bouffée d’air pur, un retour sur sa jeunesse qui reste à jamais ancrée en nous. Beau texte plein de fraîcheur. M.G
La mémoire est une grande malle, un pèle-mêle où on puise des bribes de bonheurs passés qui nous réconfortent bien souvent. Merci Michel