Pantin – Philippe Martineau

Je ne suis qu’un pantin dont le bois est à sec,

un jouet de fortune oublié sur la route,

et les adolescents qui grandirent avec

ont à jamais quitté le champ de mon écoute.

 

Mon habit est un faux : un uniforme ouzbek

que la pluie indiscrète efface goutte à goutte,

et mon nez, quoique fin – c’est un modèle grec,

n’est, hélas, pas de ceux qu’une senteur envoûte.

 

Convaincu que ma vie est vouée à l’échec,

je n’oppose aucun acte au corbeau de la joute

et perds de la sciure à chaque coup de bec.

 

Je ne suis, désormais, plus qu’un squelette en teck

et demande sans voix que l’artisan m’ajoute

une chair érotique et ce qui bat avec.

 

Philippe Martineau

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