Ouvertures
Ton regard ouvert
Invite le vent,
Celui de l’aube,
Celui du soleil,
Ce vent qui ruisselle,
En songes soyeux,
le long de la musique,
Ah, tu ne le savais pas…
Tu es la musique
Que ce compagnon encourage à jouer
Sur la harpe cristalline de ton premier sourire,
Pour que le carnaval des ombres
Se mue en instants de joie.
Tu invites le vent,
Dés lors,
Tes gestes
Deviennent hélices mitoyennes
Avec le ressac des pléiades.
Tu reçois le vent
Et tout à coup,
Tes yeux si anciens,
Savent déchiffrer
Le mystère des arbres.
Ton mirage posé sur ton front,
T’installe sur le parapet des illusions fécondes,
De là,
Tu aperçois la lente procession des poissons nocturnes,
Qui annoncent
Ton sillage ondoyant parmi les saules.
Tu arrives,
Tu es là,
Icône salé,
Encore éloigné…
Lent et racé,
Tu erres
Comme un vaisseau de lune,
Fendant l’azur de tes ailerons si bleus.
Tu sais maintenant
Que le vent des sables,
Le vent du soir,
Et des époques précieuses,
Te fera oiseau dédié au silence.
Quand le temps,
Ce stylet d’ambre affûté,
S’exercera
A traduire les versets de tes rêves.
Ici,
Ailleurs,
Loin,
Demain,
Hier,
En hésitations souterraines,
Décalant ta naissance
Vers l’orage primaire
Qui te tailla
Dans l’étrange mélopée des cieux invisibles.
Le vent
Te fit visiter d’instables régions,
Là,
Les fougères de givre,
Abritent encore les premiers dragons,
Ces libellules minérales,
Sculptant
Le son d’une cascade sanguine,
En fragrances u=informelles de thyms enivrants.
A que tu étais,
Que tu es, Que tu seras beau,
Igné,
Immaculé,
Et digne de la poussée
De ces montagnes diamantifères,
tendant leurs bras de neige
Vers un ciel
Sillonné de vertiges
Non encore profilés
En aigles serpentines.
Le vent t’apporte tant de rumeurs
Que les poussières de lointains déserts,
Se transportèrent jusqu’à ton horizon,
Pour y composer
de souples refrains,
Ourlés de souvenirs communs
Aux loups et aux cygnes,
Ces passeurs nacrés,
Dont les voiles
Stylisent ton envol
Vers le paysage d’une légende personnelle.