MON RÊVE APOLLINAIRE – Véronique Monsigny
Avant que le jour se lève
Noyant ma nuit et ses fantômes
Je voudrais te dire mon rêve
De toi mon ami Guillaume
Tandis que coule la Seine
Je passe le pont Mirabeau
Je viens y noyer ma peine
Le fleuve sera son tombeau
Jeune homme au front ténébreux
Tu jettes au fleuve l’amour d’hier
Tu as décidé d’être heureux
Et tu m’en ouvres le mystère
Ecris tes vers au fil de l’eau
Ils sont à l’instant consommés
Brise la chaine qui les enclot
Largue tes rimes arrimées
J’aimerais que ma plume se trempe
Au bleu du ciel au gris des toits
Que mes lettres sortent leur hampe
De mon cœur et de ses émois
Toi tu détruits le vieil adage
Qui dit las nous nous en allons
Tes mots restent à travers les âges
Et l’eau s’écoule dans nos vallons
Merci, Véro, pour ce très beau poème écrit sous le pont Mirabeau (j’allais dire : coule La Seine). Apollinaire détruit peut-être le vieil adage, Mais Ronsard n’est pas d’accord :” Le temps s’en va, le temps s”en va, ma Dame
Las ! Le temps non, mais nous, nous en allons
Et tôt serons étendus sous la lame
Et des amours desquelles nous parlons
Quand serons morts, n’en sera plus nouvelle
Pour ce, aimez-moi cependant qu’êtes belle.”
Alors ?