Mes quatre saisons préférées !
(Publié en 4 parties)
Partie 2
L’hiver
Toi mon cher hiver avec tes petits et vrais bonheurs tout aussi authentiques mais quelque part opposés, car plus intérieurs et feutrés…
Ce sont les souvenirs d’une douce chaleur venue du foyer presque avare de son feu dans notre maison basse de pêcheur aux volets, comme tous ici, bleus.
Comme partout hiver signifie basses températures et vents parfois violents. On est très à l’ouest et l’océan est là souvent menaçant. Mais une menace naturelle que l’enfant ne sait vraiment mesurer, vivant cependant une légère angoisse, sûrement innée, car ayant toujours senti cette proche présence même avant sa propre naissance.
Alors être à l’abri du vent et avoir un foyer avec sa bûche enflammée suffisait l’hiver à ma jouissance infantile.
Venir du dehors les mains et les pieds presque gelés et pouvoir simplement les réchauffer me donnait l’impression de vivre un instant les conditions offertes par l’Éden à nos légendaires premiers ancêtres. L’enfant que j’étais savait aussi qu’en Enfer il fait trop chaud et même que ça brûle. Pour l’Éden, c’était oui !
Foyer unique là où on vit, regroupé dans cette pièce “à vivre” dit-on maintenant. Certes les animaux en étaient généralement écartés en ces années.
Dormir se faisait alors dans des pièces adjacentes, sans feu. Aux périodes les plus froides les murs bourrés de salpêtre ruisselaient à qui mieux – mieux… La chaleur venait de notre seul confinement dans des lits plus ou moins douillets préchauffés par la bouillotte ou la brique qui passait le gros de son temps dans l’âtre de l’unique cheminée. Un souvenir bien vivant de mes petits bonheurs quotidiens d’alors !
Ainsi le bonheur en hiver était ici des plus simples, souvent venu du calfeutrement offert par l’antre familial. Pas de rêves saugrenus d’aller voir ailleurs… Ici j’étais bien, à l’abri, et ça me suffisait !
Mentions spéciales quand la froidure devient morsure… Que la neige fait son apparition bien qu’ici très rarement… Mais cette blancheur immaculée fut quelquefois pour moi la source de jeux très joyeux.
Les petits oiseaux ont alors faim. Comme il faut aussi se nourrir, l’enfant que j’étais s’est essayé à poser des rets pour moineaux affamés. En a-t-il pris un dans sa vie ? Je crois que non ! Peut-être trop maladroit pour sa survie assurer ici ?
A suivre…
En suivant le chemin de vos histoires, j’ai vu mon grand-père au champ, ma grand-mère passer la bouilloire dans nos lits, et ajouter une bûche dans la cheminée. Merci pour ces jolis récits.