Voici venu le temps des jours froids et humides.
La lumière s’éteint sur les terres gelées.
C’est l’instant du silence et des longues soirées
Qu’on passe au coin du feu des chaumières placides.
Je hais ces longues nuits, arcanes déicides,
Ces heures qu’on dirait, d’une torpeur, frappées ;
Ces rêves interdits de chaleurs retrouvées ;
Mensonges recouvrant des desseins insipides !
L’âtre semble un abri où trouver le repos
Quand le blizzard soufflant à transi tous nos os
Et qu’on regagne enfin la maison familière.
L’ombre accable les corps et gèle les esprits,
Niant toute espérance au tréfonds de ces nuits
Où l’on tombe à genoux pour faire une prière !
Voici un sonnet classique, composé avec talent, enrichi d’images singulières (“arcanes déicides”, entre autres) et profondes. Quant à la pesanteur cruelle de l’hiver ici exprimée, on ne peut que souhaiter à l’auteur de la vaincre d’une façon ou d’une autre.
le tercet final est d’une tristesse infinie
mais d’une beauté saisissante !