Les vanneaux à l’automne Se posent dans les champs Ailes noires ailes blanches Repartent au printemps Ciel gris ciel blanc O les songes d’enfant Tu n’étais pas un homme Tu n’étais qu’ un oiseau De passage seulement Petit vanneau souffrant Ciel gris ciel blanc Avec tes songes d’enfant Dans un rectorat mort, un con dans un bureau Moi – reçoit un appel , vilain cri de corbeau Pendaison à Gisors , il n’avait pas douze ans Veuillez notifier un message aux parents Ciel gris, ciel blanc A quoi songeais-tu, enfant ? Des songes de loriot Des songes de passant Des rêves de sanglots De tes onze printemps Cieux gris cieux blancs Tu plongeas, enfant Toi qui volais si haut, vanneau virevoltant Toi qui aux nues planais , malheureux, qu’as-tu fait ? Au pied d’un escalier, tu as tué tes parents. Ailes grises ailes blanches Ont emporté l’enfant A l’école pas bien L’école mauvais sires Tous les jours , ils venaient vers toi pour te détruire
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Ciel noir ciel blanc Tes songes graduellement S’obscurcirent Tu parlas aux parents, tu voulus le leur dire Avec tes pauvres mains, le langage des cygnes Mais eux ne pouvaient rien , ils voulaient qu’on t’enseigne A devenir comme eux : normal et même pire Ciel gris ciel blanc La mort à onze ans Ciel gris ciel blanc Tu songeas au néant Ciel noir ciel noir Apparut le freux De la Mort un soir Ainsi s’en va l’autiste, triste sansonnet Un soir qu’il réalise qu’il n’était pas fait Pour un monde d’humains, lui, le vanneau fugueur Il lui faut succomber à l’appel des hauteurs Ciel gris ciel blanc Accueille l’enfant Alors ,l’hiver venant, Quand je vois très haut Au carreau de mon bureau Passer les vanneaux Allant revenant De passage seulement Je pense à toi enfant Je sais que les grands oiseaux du Nord au vol lent Voient bien leur petit frère mort au champ dolent L’infirme qui était rossignol au-dedans Qu’ils signalent entre eux , qu’ils saluent en volant La tombe de l’ami passereau chancelant. *** © Hubert du Clos Lus – 2018 |