La Porteuse de Pluie – Naëlle Markham

Résumé

En 2102, la population a survécu à la “Rupture” un phénomène planétaire qui 40 ans auparavant a causé la disparition de la moitié de la population mondiale et la stérilité d’une grande partie des survivants. Il y a désormais les “partants”, ils sont stériles mais ont développé des dons étonnants et il y a les “reproducteurs”; ils peuvent avoir des enfants mais ne bénéficient d’aucun don spécial. Une “partante”, Kelia (géobiosophe et guérisseuse), et un “reproducteur”, Michael (architecte), vont se rencontrer alors qu’une nouvelle crise majeure menace le monde.

Ce roman qui fait plus de 200 pages en format poche, auto-publié, est disponible uniquement sur amazon.fr, en version kindle et broché.  Il peut être emprunté si vous avez un abonnement Kindle Premium. Ci-après, je partage quelques extraits pour donner un avant-goût.

C’est une dystopie que j’ai terminée en août 2019, mais que j’avais ébauchée en 2013 déjà. Sans vous dévoiler l’intrigue, je dirais quand même qu’il y est question de virus et de vaccins, et d’autres menaces qui nous pendent au bout du nez et qu’aucune médecine ne pourra soigner. Si dans le monde de la Porteuse, il y a des “partants” qui peuvent presque tout soigner, notre société est train de faire l’amère expérience qu’elle n’est pas invulnérable.

P.S. : La photo de couverture a une histoire (c’est souvent le cas pour mes photos de couverture). Quelques jours après l’avoir prise, je l’ai commentée dans l’ascenseur avec mon tout jeune voisin de l’attique qui me raconta avoir pris pratiquement la même au même moment. Comment aurions-nous pu, lui ou moi, savoir à ce moment-là qu’un jour j’écrirai un poème à sa mémoire dans “Au-delà du miroir?

Extrait du Chapitre 3 : les infos à la radio

— Informations du front : ces dernières vingt-quatre heures, il a été constaté une recrudescence d’arrivées de clandestins en provenance des NUSA*, deux navires de pêche dont les soutes étaient occupées par des dizaines de familles néoaméricaines ont été arraisonnés au large de Brest. Embarqués par les garde-côtes, tous les occupants y compris les membres d’équipage ont été transbordés sur le porte-avions « Concorde » en attendant d’être expulsés. Les autorités sanitaires ont estimé que des mesures de quarantaine n’étaient pas nécessaires, les clandestins étant seulement porteurs de mutations génétiques et donc non contagieuses. Tous les produits alimentaires en leur possession ont été saisis et détruits. Les deux navires ont été vidangés et sabordés. Les autorités rappellent que toute arrivée clandestine doit être dénoncée sans délai aux services compétents et qu’un embargo total est toujours en vigueur contre les produits alimentaires de ce pays.

*NUSA: New United States of America (union des anciens Etats-Unis, du Canada et du Mexique)

Extrait du Chapitre 5 : séance de soins

— Non, ne vous en faites pas ! Aucun sacrilège là-dedans. C’est tout ce qu’il y a de plus scientifique. Notre corps est enrobé d’un champ d’énergie. Quand cette énergie est agressée par notre environnement ou nos pensées, le champ s’affaiblit et la maladie peut s’installer. Mes mains, grâce à la mutation Gamma, eh bien, elles captent l’énergie environnante et la concentrent sur vous pour recharger votre champ. Vous êtes une pile et je suis le chargeur. Merci la mutation Gamma qui m’a fait cadeau de ce prix de consolation. On peut le voir d’une autre façon : je suis une espèce de paratonnerre, j’attire la foudre et je vous envoie une transfusion d’énergie qui répare votre champ d’énergie. Avec ça, vous allez être tranquille pour un bon bout de temps.

[……..]

— Alors, Michael, que s’est-il passé ? Non. Ne bougez pas. Vous pouvez rester assis, mais je n’en ai pas encore fini avec vous.

Après avoir frotté quelques instants ses mains l’une contre l’autre, elle se plaça face à lui et les posa sous ses mâchoires, derrière sa nuque, sur ses épaules, le torse, le plexus et le front.

Michael suivait avec attention les mouvements de Kelia, sans trop essayer de comprendre la raison de ses gestes. Quand les mains de la guérisseuse avaient survolé son corps à quelques centimètres de distance, il avait senti comme une ondée de chaleur qui les accompagnait, quelques picotements aussi.

Maintenant qu’elle le touchait, malgré l’épaisseur des vêtements, la sensation de chaleur se faisait encore plus forte. Il sentit ses doigts appuyer délicatement sur sa nuque, elle était très proche de lui, un léger parfum musqué envahissait ses narines.

Elle ne le regardait pas, concentrée sur ses mains. Il en profita pour l’observer.

Extrait du Chapitre 8 : la terre est un être vivant, elle aussi

— Parce qu’à notre échelle, elle est immense, donc elle n’est pas vivante ? Imaginez que vous êtes un atome et que vous vivez à la surface d’un ovule, juste pour vous donner la perspective. Donc vous êtes un atome, du genre grincheux, qui attaque la paroi de l’ovule de toutes les façons à sa disposition. Imaginez que vous aspirez sa substance à longueur de temps, que vous abîmez sa surface par tous les moyens imaginables : vous ne croyez pas que l’ovule, à la longue, même avec sa conscience d’ovule, ne va pas réagir à cette présence qui lui pourrit la vie ? Qu’il ne va pas mettre en œuvre des stratégies pour sa propre survie ? Parce que c’est de cela qu’il s’agit aujourd’hui : notre Terre veut se débarrasser de nous, les humains, car nous sommes pires qu’une démangeaison dans le dos. Pour elle, nous sommes devenus un véritable poison, et elle utilisera toutes les méthodes possibles et imaginables pour se protéger de nos méfaits.

Extrait du Chapitre 17 : quand les méchants rencontrent plus méchant qu’eux

Les deux hommes reculèrent prudemment vers la sortie, sans tourner le dos à Peter. Ils avaient entendu trop de rumeurs concordantes à propos de collègues qui n’avaient jamais atteint la porte, et même si rester face à Peter ne les sauverait pas forcément, leur réflexe atavique était d’affronter le danger et pas de le fuir. Ils observèrent les mains de leur chef. Pas de laser, pas de pistolet, ces engins bruyants d’un autre temps que Peter affectionnait tant, rien. Celui-ci se contentait de les foudroyer du regard. Pour cette fois, ils auraient véritablement une autre chance. À eux d’en faire bon usage. La porte à peine passée, ils retrouvèrent d’un pas rapide leur véhicule de campagne, avec l’impression de sentir la mort leur souffler dans le cou.

Extrait du Chapitre 18 : Kelia se fâche

Kelia ne comprenait pas les scrupules de Michael à ce sujet.

— Pourquoi végan, et même végétarien ? La création ne l’est pas, elle. On s’y entredévore à belles dents à tous les échelons, des amibes aux grands carnassiers qui, soit dit en passant, ont tous disparu à l’exception de l’homme, et lui, il est le prochain sur la liste. Et d’ici là, pourquoi se priverait-il ? En vertu de quelle idée absconse, l’homme serait-il différent des autres animaux qui peuplent la terre ? Quelle hypocrisie vraiment, des minauderies pour ce qu’on met dans sa bouche, et les pires saloperies pour ce qui en sort en termes d’idées et de concepts. Une tartine au beurre, voilà le crime abominable, par contre, la pollution générale des océans par des milliards de tonnes de plastique qui y ont étouffé toute vie, silence total, les génocides et les massacres de ces derniers siècles, broutille ! Pfff, tous pareils, tous des crétins et des imbéciles, aucun sens des priorités.

Extrait du Chapitre 19 : Michael dévoile une faiblesse

Elle avait déjà classé l’incident de la voiture et ne désirait qu’une chose, partager son émerveillement avec l’homme assis à côté d’elle. Elle tourna son visage vers lui, les yeux pleins d’étoiles. Aïe, quelque chose cloche, sursauta-t-elle en l’observant : il avait les mains blanchies à force d’être crispées sur l’accoudoir, le front en sueur et son expression ne présageait rien de bon. Non, sérieux, monsieur le pilote de bolides, vous m’aviez caché ça. Kelia s’appliqua à ne pas sourire, le pauvre en aurait été vexé à mort.

— Ça va Michael, tu tiens le coup ?

— Pourquoi ça n’irait pas ? J’ai déjà volé, et dans des coucous plus grands que celui-là.

— Justement, ils étaient plus grands, plus solides que cette coquille de noix. C’est normal d’être un peu inquiet …

— Je ne suis pas inquiet, je … Michael s’interrompit en voyant le sourire espiègle de sa compagne qui n’avait pas pu s’en empêcher.

Extrait du Chapitre 26 : Kelia a un coup de blues

— Quelle ironie! Les « partants » vont sauver le monde pour que les « reproducteurs » qui l’ont bousillé puissent continuer à en profiter. La vie ne nous aura vraiment pas fait de cadeaux. Jusqu’au trognon, jusqu’à l’os … » Kelia n’arrivait même plus à se mettre en colère. Dans l’obscurité propice, elle laissa aller sans contrainte les larmes qui menaçaient depuis un moment. « J’aurais tout donné, tout abandonné pour être normale, avoir un enfant, le choyer avec tout cet amour que j’ai en moi. Mais la vie a prévu un autre scénario. Mon amour arrosera la terre qui enfantera sans moi ». Un sanglot secoua sa poitrine. « Michael, serre-moi fort ».

Extrait du Chapitre 27: Une épidémie est en cours

Selon les explications qu’elle lui avait données en cours de route, tous les patients avaient plongé dans un coma vigile en raison d’une pathologie inconnue, mais ils ne semblaient pas souffrir.

Malgré ce fait, leur état actuel marquait un point de bascule que Kelia et ses homologues désespéraient de modifier. Aucun patient n’avait vu son état s’améliorer grâce aux soins, mais si ceux-ci venaient à cesser ou n’étaient pas prodigués régulièrement, alors les malades s’enfonçaient dans un coma profond, irréversible, les organes internes commençaient à lâcher et la mort intervenait en quelques jours.

Extrait du Chapitre 31 : Kelia sait se défendre

Elle enserra les mains de l’homme avec les siennes et y transféra toute l’énergie qu’elle put capter autour d’elle. Sans trop réfléchir au pourquoi, au lieu d’assurer uniquement sa défense, elle lui insuffla un mélange de ce qu’elle ressentait pour lui à cet instant : l’énergie guérisseuse pour l’enfant malheureux qu’elle avait entraperçu, l’énergie délétère contre l’assassin en puissance.

Les deux flux le percutèrent avec la violence d’un ferrouteur et il relâcha sa prise, recula de deux pas avant de s’écrouler face contre terre, brisé de douleurs et de sanglots.

Extrait du Chapitre 32: Premiers indices

Par ailleurs, les résultats des analyses qui venaient de tomber les rendirent perplexes. Michael n’était pas très loin de la vérité dans sa comparaison avec de la boue : la substance contenait en majeure partie du carbone, mais la structure de ses atomes en était désorganisée, comme si chacun des six électrons avait été redistribué de manière aléatoire.

Le deuxième ingrédient, le silicium, n’aurait pas été en soi un problème, puisque le corps en contient naturellement, mais les quantités trouvées dépassaient largement les doses organiques normales. Les derniers éléments, à des doses assez importantes pour être détectées, se trouvaient être l’antimoine et le bismuth, tous deux toxiques. Venait ensuite une pléthore d’éléments chimiques en quantités moindres, mais ils concentrèrent leur attention sur les quatre les plus importants.

Extrait du Chapitre 33: Les (N)USA se distinguent toujours

— Les NUSA ? Des champions, comme d’habitude. Le monde entier est averti, conscient de ce qui se prépare, prêt à tout mettre en œuvre pour sauver notre futur. Et eux dans tout ça ? Ils pensent avoir tout le temps du monde. Les dernières news semblent indiquer qu’ils veulent détourner les Hypnophotes de l’usage qu’on leur a prévu et s’en servir pour influencer les habitants à grande échelle pour le … business. » Il avait presque craché le dernier mot. « Ils sont irrécupérables. Malgré tout, je ne leur souhaite pas de mal. Gaïa saura les mettre au pas, qu’ils le veuillent ou non. Pas le moindre doute là-dessus. Reste juste à espérer que le prix à payer ne sera pas trop tragique. Mais les membres de la Ronde aux NUSA, eux, sont OK pour le jour J. »

Extrait du Chapitre 35 : Les moutons

— Et pourquoi les gens nous croiraient plus de cette manière ?

— Nous non, vu le succès de ce matin. L’effondrement sera relayé par les médias et pas par nous. Les journalistes en rajouteront une couche pour annoncer que ce n’est que le début de la fin, que la catastrophe ne fait commencer, ils auront déniché « par hasard » des infos archi confidentielles qui prouvent tout ça. Et seulement ensuite Exodus pourra continuer comme c’était prévu … Je prie que les moyens mis en place pourront juguler la panique et le pillage.

— Et là les moutons suivront ?

— Les moutons suivront, je l’espère, pour une fois que cela rendrait service que les hommes soient des moutons.

Extrait du Chapitre 36 : Kelia fait son entrée dans la Ronde

Kelia s’agita sur son lit, les mains étendues devant elle comme cherchant à saisir celles de ses interlocuteurs invisibles. Soudain, sa position se figea, le sourire disparut : les bras collés le long de son corps raidi, le visage dressé vers le ciel, elle ressemblait à un gisant, ces statues d’un autre temps couchées sur les tombeaux.

Derrière ses paupières, invisibles pour tout témoin physique, la flamboyance de la Ronde qui l’avait avalée et la joie incommensurable d’en faire partie.

Pippo, momentanément dérangé par l’agitation de sa maîtresse, reprit sa sieste bienheureuse.

 

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4 Commentaires
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Plume de Poète
Administrateur
20 février 2021 17 h 57 min

Félicitations Naëlle pour cet ouvrage et merci du partage.
Peut être un lien direct pour aller sur le site où nous pouvons trouver votre livre serait judicieux…
Bonne continuation et au plaisir de vous lire.
Alain