Je fus obscurité
Je fus obscurité
Elle fut ma clarté
Elle fut mon amie.
L’ange gardien hanté
L’amour tant regretté.
Sous les airs d’accalmie
Les faibles apparences
Git une vraie souffrance
Devenant tsunami
Me noyant dans l’enfance
Volant mes jouissances
Me tenant endormie
M’enlevant la gaieté
La beauté, la santé
Tue mon corps amaigri
Adieu féminité
Désir, sexualité
De douleur, je gémis
Adieu mon assurance
Bonjour ma déchéance
Glacial, mon corps frémit
Je m’en vais en silence
Vers la tristesse immense
De mon âme blêmie
Elle qui prend beauté
Pour sœur d’aridité ;
J’aime sembler fourmi
Je cherche liberté
Je cours, sans m’arrêter
Sous les regards aigris
Je deviens dépendance
Au sport, toujours intense
Le répit m’est proscrit
Je subis mes outrances
Parfait perd tout son sens
Je veux l’être à tout prix
Je perds réalité
Bon sens, lucidité
Mon amie les a pris
Je me noie dans mon thé
Sans sucres ajoutés
Craignant la calorie
Elle inflige potence
Et moi, sous influence
Me baisse, me taris
Sous son obéissance
Je perds ma confiance
En amour, appauvrie
Je veux la pureté
Ne pas m’alimenter
C’est faible, trop permis
Et l’envie, je la tais
Jusqu’à l’exécuter
Le bonheur n’est admis
Dans la désespérance
Ma vie n’est plus qu’errance
Pour me vider, j’écris
Je vis dans l’inconscience
Sa pleine dominance
Tel un enfant soumis
Puis un jour, je tente et
Croque, pour me traiter
Mais deviens boulimie
Dès lors, j’aime éjecter
Peines et saletés
Sous forme de vomi
J’aime hurler en silence
Crachant ma rage, en transe
Aux parents ennemis
J’inflige violence
Sur moi, quelle aberrance
Rongeant du corps la mie
Pour casser, pimenter
Ma vie, me révolter
Je prends des risques gris
Voulant guérir, ôter
La peur, mauvais côté
Qui rend mon corps pourri
J’attends la délivrance,
Aurais-je un jour la chance
D’une vie à l’abri ?
Abritée des souffrances
Des chaînes lourdes, denses
Me tenant dépéri ?
J’espère liberté,
J’espère le quitter,
Cet enfant dénutri
Puis un jour, hébétée
La vie m’a transportée
Vers un monde effleuri
Elle pansait, gâtait
Mon âme ensanglantée
Lui redonnant du riz
Mes amis et l’été
M’ont alors apportée
Une vie où je ris