Je fus obscurité – Emilie Belaquino

Je fus obscurité

 

Je fus obscurité

Elle fut ma clarté

Elle fut mon amie.

 

L’ange gardien hanté

L’amour tant regretté.

Sous les airs d’accalmie

 

Les faibles apparences

Git une vraie souffrance

Devenant tsunami

 

Me noyant dans l’enfance

Volant mes jouissances

Me tenant endormie

 

M’enlevant la gaieté

La beauté, la santé

Tue mon corps amaigri

 

Adieu féminité

Désir, sexualité

De douleur, je gémis

 

Adieu mon assurance

Bonjour ma déchéance

Glacial, mon corps frémit

 

Je m’en vais en silence

Vers la tristesse immense

De mon âme blêmie

 

Elle qui prend beauté

Pour sœur d’aridité ;

J’aime sembler fourmi

 

Je cherche liberté

Je cours, sans m’arrêter

Sous les regards aigris

 

Je deviens dépendance

Au sport, toujours intense

Le répit m’est proscrit

 

Je subis mes outrances

Parfait perd tout son sens

Je veux l’être à tout prix

 

Je perds réalité

Bon sens, lucidité

Mon amie les a pris

 

Je me noie dans mon thé

Sans sucres ajoutés

Craignant la calorie

 

Elle inflige potence

Et moi, sous influence

Me baisse, me taris

 

Sous son obéissance

Je perds ma confiance

En amour, appauvrie

 

Je veux la pureté

Ne pas m’alimenter

C’est faible, trop permis

 

Et l’envie, je la tais

Jusqu’à l’exécuter

Le bonheur n’est admis

 

Dans la désespérance

Ma vie n’est plus qu’errance

Pour me vider, j’écris

 

Je vis dans l’inconscience

Sa pleine dominance

Tel un enfant soumis

 

Puis un jour, je tente et

Croque, pour me traiter

Mais deviens boulimie

 

Dès lors, j’aime éjecter

Peines et saletés

Sous forme de vomi

 

J’aime hurler en silence

Crachant ma rage, en transe

Aux parents ennemis

 

J’inflige violence

Sur moi, quelle aberrance

Rongeant du corps la mie

 

Pour casser, pimenter

Ma vie, me révolter

Je prends des risques gris

 

Voulant guérir, ôter

La peur, mauvais côté

Qui rend mon corps pourri

 

J’attends la délivrance,

Aurais-je un jour la chance

D’une vie à l’abri ?

 

Abritée des souffrances

Des chaînes lourdes, denses

Me tenant dépéri ?

 

J’espère liberté,

J’espère le quitter,

Cet enfant dénutri

 

Puis un jour, hébétée

La vie m’a transportée

Vers un monde effleuri

 

Elle pansait, gâtait

Mon âme ensanglantée

Lui redonnant du riz

 

Mes amis et l’été

M’ont alors apportée

Une vie où je ris

 

je fus obscurité

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