Ceci n’est pas un poème, seulement un pleur.
C’est pourquoi je le poste dans la rubrique « LABONIRIS »
IL PLEUT
Pour mon frère, deux jours avant qu’il parte.
JE PLEUX
Quand le ciel est gris
Et que c’est lundi,
Lundi en habit
De vie rétrécie,
Je pleux.
J’ai pris mon imper,
Mais à qui bien plaire
Loin de la lumière,
Près de la lisière.
Je pleux, je pleux
Et goutte à goutte,
Je pleux, je pleux,
Et je t’égoutte.
TU PLEUX
D’un air délicat,
Tu parles tout bas,
Tu restes au-delà
De tous nos éclats.
Tu pleux
Tes plaisanteries
Font qu’on en oublie
Les bizarreries,
Les sensibleries.
Tu pleux, tu pleux
Et goutte à goutte,
Tu pleux, tu pleux,
Même s’il t’en coûte.
NOUS PLEUVONS
Devant l’évidence,
Devant cette offense,
Crie notre violence,
Casse le silence.
Nous pleuvons.
Il fait pourtant beau
Derrière les carreaux,
Ouvrons les rideaux,
Stoppons le rouleau.
Nous pleuvons, nous pleuvons
Et goutte à goutte,
Nous pleuvons, nous pleuvons,
Souv’nirs sans doute.
VOUS PLEUVEZ
Mais n’oubliez pas,
Vous-autres ici bas,
Malgré les fracas
Vogue le trois mats.
Vous pleuvez.
Les mots obstinés
N’ont pas évité
La réalité.
Donnez-lui congé.
Mais….
IL PLEUT ?
©Gil Gamé