Cacao, mon soleil ! – Jean-François Joubert

Ma panse pense aux grains de ton être, ta texture, aventure avantage en tablette sur mon foie. Une fois, j’ai goûté, une cosse écrasée cacao et au lait, au lit sans elle, sans sa voix, je voyageais vers tes arbres munis de ma généalogie. Je voulais, je crois, savourer, m’asseoir et voir en ta couleur noire du Mexique au Venezuela, le pur-sang d’Ethiopie, l’étalon de ma mémoire, ton ivraie, ta vérité. Cette exquise sensation d’être la poudre des marquises, le fond de teint du clown, l’écueil du marin, ma chaloupe assassine qui m’éloigne des vents de la déprime et me donne en prime de la grâce, de la graisse plus épaisse que le manteau que laisse le froid. Près d’un feu, un phare, une plume, je bois, et des moustaches me poussent, délicates et sensuelles confusions de ta fusion en bol, une chance de te mélanger au café, le cas d’une fée barbare qui nous fait déguster tes robes du regard aiguisé d’un lapin de garenne. Quand je plonge ma cuillère en ton seing, tu es associé aux cacahouètes, aux noisettes, douce obole, je dérape, je te râpe, une rampe ta peau se fissure oranger amer, sur le dos d’un escargot, tu es le choc, le la, la note salée/sucrée de l’addition de la générosité, l’essence de ma vie, le toit de mes espérances. Tu tailles mes hanches, et je consume ma voix, divin breuvage, potion maléfique, d’une cigarette au chocolat quelques volutes, luttent volages vers les ailes d’un ange blanc croquante émulsion parfum d’abandon de soi.
 
 
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