Quand j’évoque les ciels tout bleu de ma jeunesse,
Où, comme des cirrus, mes rêves ont vogué,
Où, tel un grand oiseau, j’eusse voulu planer,
L’émotion jaillit, me comblant d’allégresse.
Quand je songe aux soirs gris obombrant mon aînesse,
Au firmament voilé de cumulonimbus,
À chaque jour lorgnant l’ultime terminus,
Le cafard me transit, fait sourdre ma détresse.
Bleu ou gris, je m’en ris ! La vie, jour après jour,
Entre tristesse et joie, suit lentement son cours.
Le passé, le futur, bleu ou gris ? Peu importe !
Que je rie, que je pleure, inexorablement
J’approche pas à pas du cercueil qui m’attend.
Seuls comptent le présent et les joies qu’il m’apporte.
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