Ah l’époque des lettres d’amour, tout un poème ! L’amoureux prenait sa plus belle écriture pour déclarer sa flamme, quand soudain rature ou pâté s’imposait. Et voilà, il devait tout recommencer ! Au début de l’aventure, le galant s’énervait à peine. D’un geste sportif, il visait le panier avec sa boulette de papier. Mais lorsqu’il touchait de près le dernier mot, plus rageusement pestait contre le geste maladroit qui anéantissait tous ses efforts. La lettre se retrouvait cette fois en mille morceaux, verbe haut ! Une fois les jurons oubliés, le soupirant retournait à la tâche vaillamment. La plume replongeait son bec fin dans l’encrier et déposait sans trembler ni hoqueter ses pleins et ses déliés sur la page blanche. Le risque de trébucher en chemin courait toujours… A cheval sur les horaires, le passionné remuait alors ciel et terre, collé à l’idée de trouver promptement un timbre qui se faisait parfois désirer. La lettre une fois glissée dans l’enveloppe puis dans la poche, le tourtereau prenait ses jambes à son cou et s’envolait ! Le voyage jusqu’à la Poste était une autre aventure car son esprit galopant se faisait un sang d’encre. L’ardent imaginait le postier à bicyclette victime d’un terrible accident de la route après une tournée bien arrosée. Lettre morte… Enfin, dans l’attente d’un hypothétique signe de sa dulcinée, l’amoureux au cœur de buvard souffrait mille affres et pire. Il faisait les cent pas, comptait les jours, les semaines voire les mois, l’âme à vif. Au temps révolu des échanges épistolaires, l’amour se méritait ! © Laurence de Koninck |
Mais c’est moi cette aventure… j’ai eu l’impression de lire mes aventures
j’aime énormément Laurence
Anne
Ah c’est amusant! Bravo d’écrire encore des lettres d’amour sur papier! Merci Anne de tant apprécier. Amitiés. Laurence
Laurence, merci d’avoir évoqué ce temps – qui paraît bien loin avec la venue des portables – avec vos jolis mots et votre nostalgie que.j’adore. Bon week-end ! Simone.
Merci beaucoup Simone de votre gentil commentaire qui m’enchante. Vous avez raison, les portables et leurs messages instanés sont venus mettre un terme aux lettres d’amour. Enfin, j’espère que demeurent quelques irréductibles… Je regrette cette époque où l’on s’appliquait à bien écrire. L’attente faisait partie du plaisir. Beau week-end à vous! Laurence