Amateur de la vie – Hubert-Tadéo Félizé

Parfois le souffle brisé,
Parfois le souffle rapide,
Dans cette vie en espalier
Où chaque étape, si livide,
Nous tient un peu plus
Si proche de l’abysse,
Dans ce marathon comme nu,
Moi-même, je me glisse.

J’avance vers mon prochain néant,
Comme un aï trop indolent,
Transporte toute la peine du monde,
Et m’enivre pour une blonde.

Loin de moi d’être le meilleur,
Loin de moi, d’être pire désir,
De vouloir tout, pour mon malheur,
Posséder d’un regard et dépérir.

Je suis juste un jongleur de maux,
Quand du mâle, courre après le vide,
Et porter un dossard dans le dos,
Sentir l’arme d’un starter livide,
Pressé de mourir avant de vivre,
Et du flacon de la vie, que reste-t-il ?

Juste un plaisir ou un désir, qui m’enivre,
Et avancer à mon rythme vers cette île.
Dans cette course effrénée, auprès
De participants plus rapides que moi,
Je te découvre, seule, assise dans ce pré,
Puis-je poser juste un regard sur toi.

Pour mon plus grand bonheur,
Moi, qui ne suis qu’un amateur de la vie,
Moi qui ne désire qu’une heure
Juste être auprès de toi, quand je te vis.

Les légendes de l’amour aux portes du Paradis,
Grandes ouvertes comme des lèvres cramoisies,
Simples corolles comme des moutons cotonneux,
Souffle le zéphyr des Dryades et des Sylvains, heureux.

Vous pensez bien que tout cela est si tentant,
Et à l’idée de plonger dans l’océan d’Eros,
Moi qui suis d’un naturel frileux, et si dans
Un pur moment de folie, conduire votre carrosse,
Je devrais, d’un pas encore hésitant, vous aimer,
Juste une heure pour vous retrouver dans mon éther,
Ô douce tentation, entre notre été et notre hiver,
Goûter au plaisir de l’amour et juste vous aimer.

Parfois le souffle brisé, parfois le souffle rapide,
Dans cette vie en espalier où chaque étape, si livide,
M’amène toujours plus près de toi, je suis comme
Un Dieu qui aurait rencontré sa Déesse, oublié l’homme
Qui existait auparavant et mordre dans la chair
Du délice, goûter à la coupe violine de tes lèvres,
M’abreuver de ton nectar, qui chemine de paire,
Et rythmer ma folie de nos nuits de fièvres.

Que serais-je sans toi, moi qui détruis tellement,
Que serais-je sans toi, moi qui ne suis qu’un indolent,
Misérable aï haït par la vie, et dans mon cœur impur
Coule les rivières de l’amour pour ton cœur si pur.

Je suis juste un jongleur de maux,
Quand du mâle, courre après le vide,
Et porter un dossard dans le dos,
Sentir l’arme d’un starter livide,
Je nécessiterais, d’un pas encore vacillant, et vous aimer,
Juste une heure pour vous reconquérir dans mon éther,
Ô suave attraction, entre notre été et notre hiver,
Déguster le plaisir de l’amour et juste vous déifier.

 

©Hubert-Tadéo Félizé

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Hubert-Tadéo Félizé

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Recueils :
2012 - Traces d'émoi
2013 - Le verger des larmes
2013 - Le labyrinthe des âmes
2014 - Divine face obscure de la lune
2014- Les coeurs immergés
2015 - Passeur d'émotions

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