Le cœur dupe et sans leurre léchait ses pleurs
les nuages se métamorphosaient en noir et blanc
les rivières bavardaient dans leur dortoir
le soleil roulait lentement ses feux vers l’occident
la lune en menus hoquets s’éveillait de son lit
habillant de ténèbres sa brillante rivale
Il fuyait les propos salissants et les arènes de sang
la lune le regardait depuis son donjon
et comme un amant aux passions maudites
il a toujours goûté aux amours qu’on déjoue
Il attendait il attendait sa mie rêvée
le soleil menaçait de le couvrir de ses rayons
oh ! il n’a jamais aimé sans pleurer
et il a toujours aimé dans un coin de l’ombre
– soleil ! soleil ! berce et endors tes rayons
cette nuit mon cœur va cueillir une fleur
que tout cœur rêve de cueillir
Il attendait il attendait sa mie rêvée
le soleil pointait lentement son brillant museau
hors de sa demeure voilée de nuages sombres
l’attente naïve et sans pitié l’assommait
– adieu ! j’ai encor perdu l’unique étoile
qui illuminait encor le navire de ma vie
il tourna d’un pas pesant les talons
jeta un coup d’œil rageur au soleil naissant
et disparut au cœur de sombres clartés
© Juillet 2011 in Tambour des mots
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