VICENTA – Véronique Monsigny

 

 

VICENTA – Véronique Monsigny

 

Elle venait d’arriver d’Espagne

 Pour s’occuper de la maison

Avait traversé les montagnes

 Abandonné ses nourrissons

 

Telle les nourrices de naguère

Laissant leurs enfants derrière elles

Elle avait vaincu la misère

Au prix de son cœur  maternel

 

Et nous ses bourreaux innocents

Avons grandi cahin-caha

Ignorant que nos cœurs d’enfants

Usaient celui de Vicenta

 

Aujourd’hui je revois ses mains

Usées par une vie de peines

Et je regrette de n’avoir point

Su y voir celles d’une reine

 

 

Véronique Monsigny

Véronique Monsigny (204)

J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.

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3 Commentaires
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Invité
20 février 2016 20 h 53 min

Bien véronique, la vie passe vite, et souvent le temps nous empêche d’être claivoyant ! (juste une correction à faire “NOURRICES”)
Merci pour ce partage (l’important est de ne pas l’avoir oubliée)

Brahim Boumedien
Membre
20 février 2016 20 h 47 min

Suite de mon commentaire : alors il aura la chance de tenir le coup et de survivre. Merci, chère amie, pour ce partage plein d’altruisme.

Brahim Boumedien
Membre
20 février 2016 20 h 42 min

La pauvreté la nécessité de venir en aide, pour ne pas dire au secours des siens, quitte à les priver de l’affectivité nécessaire, cette pauvreté, cette nécessité, dis-je, fait que souvent on est obligé de piétiner son propre coeur, de l’étouffer, pour ne pas entendre sa voix. Si ce coeur a la chance de se faire entendre par un autre coeur aussi humain et sensible que celui de Véro et ses semblables, alors, il aura