Vérités et mensonges – Guy André Talon

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Je voudrais ne plus être obligé de parler
Je voudrais qu’on m’ait coupé la langue
Je voudrais vivre entouré d’une paroi de verre

La parole est une feinte, un mensonge
La parole est une fuite, un masque
La parole est un serpent qui se retourne

On croit communiquer par le bas, par la peau
On croit communiquer par le haut, l’intelligence
On ne rejoint personne, on se reflète parfois

La parole est un miel gluant
La parole est un fouet meurtrier
La parole est le dard d’un scorpion

Mais on s’approche en songe de ceux qui ne jugent pas
Mais on s’approche, fervent, de ceux qu’on aime ou qu’on admire
Mais on suit qui vous montre un chemin sur lequel on mourrait

La parole alors se change en une main tendue
La parole alors se métamorphose en images multicolores
La parole alors chante dans le vent comme une voile déployée.

André Nolat (43)

J'ai publié, chez de petits éditeurs sérieux et en autoédition avec souscription, sous le pseudonyme d'André Nolat (que je tiens à conserver), des plaquettes, des nouvelles, des chroniques, des essais. Je ne m'en prévaux guère.
Par ailleurs, je vis seul depuis le décès de ma compagne, et j'aime lire, écrire, voir des films, des débats télévisés, etc.
Quant à ma vie passée, plus agitée, elle a fait l'objet de divers récits liés à des lieux où j'ai vécu - presque tous détruits ou métamorphosés... C'est pourquoi à partir d'un certain moment de son parcours, je crois qu'on peut dire, citant Céline, " qu'on est plus qu'un vieux réverbère à souvenirs au coin d'une rue où il ne passe déjà presque plus personne."

Lire la suite du même auteur :

• La plaie qu’il porte au flanc – André Nolat
• A propos de quelques chansons – André Nolat
• Plaquette en vers libres et en prose – André Nolat
• Un livre à méditer : “La Peste”, Albert Camus, 1947 – André Nolat