A 30 ans, Lydia avait dû fuir un compagnon violent qui s’était incrusté chez elle dans la banlieue d’Evreux et elle venait d’apprendre qu’elle était enceinte de deux mois. Pour survivre, elle était obligée de quêter au quotidien et d’appeler le 115 tous les matins.
Semaine après semaine, je crois pouvoir dire que toute la population d’Antony centre connaissait cette Lydia facilement identifiable avec son survêtement intégral vert bonbon bien trop grand pour elle qui n’était pas si grande que cela.
Tous les passants qui s’arrêtaient devant elle, assise en face d’un passage pour piétons, connaissaient tout de ses vie et de ses démarches. Chacun et chacun ne maquait pas de laisser tomber une petite pièce dans le gobelet posé entre ses pieds chaussés de baskets qui s’éventraient de toutes parts.
Lydia recevait continuellement des dons de nourriture achetée au marché vu qu’elle se tenait trois fois par semaine juste en face de son entrée, donc aussi de sa sortie.
Ce quelle recevait le plus, c’était des conseils, avec ce sempiternel refrain : « Appelez le 115 et votre assistante sociale ».
Hélas, le matin, le 115 lui répondait qu’il fallait rappeler plus tard, et plus tard, que tout était déjà réservé par d’autres SDF.
Elle avait pris rendez-vous avec les assistantes sociales de toutes les communes d’Ile de France et toutes lui demandaient de retourner chez elle en Normandie.
La dernière lui avait même déclaré que sa situation était sans issue et qu’elle ferait mieux de commencer par avorter.
En ce jour où je vous parle, elle fit savoir à tout le monde que sa dernière chance serait son rendez-vous avec l’assistante sociale de Bourg-la-Reine qui lui avait promis de faire avancer les choses.
Me retrouvant seul avec elle à l’heure où les commerçants du marché commencent à tout remballer, nous avons tous deux conclu qu’elle avait besoin des grâce que pouvaient lui accorder la prière et elle m’a suggéré de prier pour elle à mon assemblée de louange Effata qui avait lieu le soir même.
A ce moment-là, une cliente du marché lui apporta des habits neufs et de quoi se toiletter afin qu’elle puisse se faire une beauté pour son ultime rendez-vous.
Une autre passante lui proposa de stocker chez elle son caddy de dons et tous ses énormes sacs de super marchés contenant ses autres rares biens.
Le surlendemain, on la retrouvé toujours assise sur le même coin de trottoir, mais avec au visage une joie étonnamment contagieuse émanant de son sourire alors qu’elle racontait à toutes et à tous que l’assistante sociale de Bourg-la-Reine avait fait venir la police chez elle à sept heures du matin pour jeter son compagnon sur le trottoir. A son tour d’y goûter et à elle de retrouver son appartement, tout ce qui lui appartenait, le quartier de son enfance et , de ce fait, de rendre grâce à Dieu de lui avoir offert une nouvelle raison de vivre er de se réjouir.
Elle ne manqua pas de remercier chacun et chacune, donnant même des bonbons aux enfants qui l’écoutaient car la narration de se délivrance et même de sa renaissance avait créé un attroupement spectaculaire autour d’une Lydia devenue méconnaissable sans son trop grand survêtement vert bonbon et avec ses longs et beaux cheveux blonds bien peignés, et surtout avec sa nouvelle fière allure de gagnante ; gagnante de sa liberté retrouvée.
oh c’est un beau récit, touchant et profond … merci de ce partage !
Bonjour Jean-Marie,
Récit bouleversant !
Sortons, tous, de nos enfermements : “effata” !
“Lydia” ! La solidarité d’êtres généreux t’a sauvée !
Cordialement.
G.L.
Il suffit de peu pourêtre heureux …
Tu as été un pion dans son changement , un lien plutôt pour une nouvelle Lydia …
Bravo l’ Ami 👍
Merci Jean Marie pour cette douloureuse narration sur la vie de Lydia et bonheur a elle de pouvoir enfin se retrouver mieux dans son corps et dans son âme grâce aux aidants
Jolie journée à toi bisous Domi
Une journée pour libérer cette pauvre Lydia. Courage !