J’ai soixante-trois ans et il aura fallu que j’emménage dans la ville où je vis depuis trente ans maintenant avec mon mari et nos deux fils pour avoir des animaux dits familiers.
Bien auparavant, je demeurais chez mes parents avec mon frère aîné et ma petite soeur dans une maison située près de Caen.
Cette dernière faisait partie d’un lotissement composé d’habitations similaires et dont les propriétaires, comme mes parents, avaient fait construire.
La première fois que j’ai vu celle qui allait se faire appeler Minette par mon père venait de nulle part. Elle n’était pas toute seule, un mâle l’accompagnait. Ils étaient très jeunes tous les deux, aussi mon père a supposé qu’ils devaient être frère et soeur.
Comme il s’amusait à courir après les papillons, son nom n’a pas été difficile à trouver. Il s’appellerait Papillon.
Pas loin de la maison se trouvait un champ avec un hangar rempli plus ou moins de paille. C’est là que Minette et Papillon avaient élu domicile car nous supposions, là aussi, qu’ils avaient été abandonnés et qu’ils étaient livrés à eux-mêmes.
Cependant, petit à petit, ils se sont habitués à nous ainsi qu’à des voisins qui habitaient de l’autre côté de la rue.
Malheureusement pour Papillon, nous ne l’avons pas connu longtemps. Je crois qu’il a été renversé par une voiture…
Quant à sa soeur, elle a vécu longtemps et elle est partie de sa belle mort comme on dit.
Mais bien avant cela, j’ai partagé avec elle des petits moments inoubliables et ils ne sont pas près de partir de ma mémoire.
Minette était imprévisible, comme tous les chats d’ailleurs. Elle ne vivait pas chez mes parents de façon régulière. Comme je l’ai écrit plus haut, elle avait une autre maison.
Ce qui ne l’empêchait pas de venir nous rendre visite régulièrement.
Je me souviens d’un jour où elle est venue et qu’elle avait faim. Ne sachant pas quoi lui donner, Papa a donc ouvert une boîte de sardines à laquelle Minette a fait honneur.
Après tout, elle n’était pas une chatte pour rien ! Car c’est connu que les chats aiment le poisson…
Je me rappelle aussi quand elle arrivait. Mes parents avaient trois portes-fenêtres qui donnaient sur la terrasse. Dès qu’il faisait beau et que leurs volets étaient naturellement ouverts, que la famille et moi étions dans le salon à discuter ou regarder la télévision, Minette faisait son apparition.
Je la revois encore, petite silhouette longeant les murs…
Je ne veux pas me vanter mais j’ai eu des contacts avec elle que je ne pensais pas avoir avec un chat. C’est Maman, qui un jour m’apercevant avec Minette sur les genoux, me l’a dit. Elle m’a comparé avec sa mère qui aimaient aussi les chats et qui le lui rendaient en retour.
Quand j’ai été enceinte de mon premier fils et que j’étais bien avancée dans ma grossesse, Minette comme d’habitude, continuait de faire ses câlins sur moi. Toute chatte qu’elle était, elle donnait l’impression qu’elle faisait attention à mon ventre, qu’elle devinait…
Je ne suis pas une spécialiste des chats mais j’ai aimé ces longs échanges avec elle comme à une certaine époque où c’était elle qui attendait des petits et que, malgré sa situation, continuait à monter sur mes genoux et à ronronner.
Du moins, je pense qu’elle le faisait car son petit moteur ne faisait pas beaucoup de bruit !
Je n’ai pas encore décrit Minette et Papillon. Aussi vais-je le faire maintenant.
Tous les deux étaient des chats européens et je me souviens que le frère donnait l’impression de porter des chaussettes blanches à ses quatre pattes !
Pour Minette, je ne sais plus trop. Il faudrait que je regarde dans les albums-photos de Papa pour voir si elle aussi avait du blanc sur son pelage.
Minette a fait comme nous, les humains, elle a vieilli. Elle a survécu à une siamoise qui appartenait à une famille à côté de la maison de mes parents et qui s’était appropriée notre jardin comme s’il était son territoire.
Un jour, alors que Minette attendait des petits et qu’elle venait nous voir comme d’habitude, la siamoise en question l’a prise en chasse. Cela ne nous a pas plu à mon frère et moi. Pendant qu’il était occupé à faire partir l’intruse, je me suis occupée de Minette afin qu’elle puisse entrer dans la maison sans dommage.
Tout est rentré dans l’ordre ensuite et en peu de temps : l’ennemie a été chassée pour de bon et Minette a été tranquille pour toujours, les voisins ayant déménagé peu de temps après.
Le fameux jour où Minette finissait tout doucement sa vie sur Terre, j’étais venue passer la journée chez mes parents avec mon mari et notre bébé.
Comme à son accoutumée, Minette est venue nous rendre visite une nouvelle fois. Peut-être avait-elle deviné que nous allions venir, je ne sais pas. Ce que je sais, c’est qu’elle s’est mise une nouvelle fois sur mes genoux et m’a fait un énorme câlin.
Minette était âgée. Il lui manquait des dents et sa paire de moustaches semblait moins fournie qu’à l’époque où elle était plus jeune. Sa fourrure était peut-être aussi moins dense, je ne sais plus. Mais son regard était toujours le même quand elle me regardait alors : fixe !
Puis elle est partie vers son destin. Quelques jours après son ultime visite chez mes parents, Papa me téléphonait pour me dire que Minette avait rejoint son frère, qu’elle s’était installée sur un fauteuil chez nos voisins et qu’elle s’était endormie.
Pour Papa qui connaissait bien les chats, Minette était venue nous voir une dernière fois pour nous dire au revoir…
Je ne te dis pas adieu Minette pas plus qu’à Papillon. Pour moi, vous êtes au paradis.
Belle et bio-graphie ! La suite s’imposait ! Merci chère Odile
Merci là encore Jean-Marie pour ton gentil retour.
Merci, Odile, pour ce partage prouvant que souvent, les animaux sont plus affectueux, plus reconnaissants, plus fidèles et plus humains que beaucoup d’ humains !
Merci aussi à toi Brahim pour ton gentil retour. Tout ce que tu as écrit est vrai et heureusement que les animaux sont là pour nous le dire à leur manière.
Odile, combien d’amour à donner et à recevoir de nos animaux familiers!
Bonne journée à vous ,Je vous embrasse Colette
Merci Colette pour votre gentil et adorable retour. Je vous embrasse également. J’ai pensé à vous l’autre jour en regardant les infos à la télévision. Il y avait en effet un reportage sur un monsieur qui s’appelait comme vous et dont le prénom était Laurent. J’en ai conclu que c’était votre fils car cela se passait au Maroc. Le monde est vraiment petit Colette ! Bonne journée à vous.
Oui c’était bien mon fils cadet Laurent avec qui je vis ici!Bisou Colette