Souffrez que je vous dise… – David Frenkel

Mort soudaine, trépas pernicieux,

Vous inquiétez beaucoup les anxieux.

Depuis nos premiers balbutiements,

On pressent vos vils agissements;

 

Irréversibles sont nos destins :

La mort nous hante soir et matin.

Pourquoi vous montrez-vous si pervers

En vous manifestant à travers

 

Nos proches gisant dans un cercueil ?

Sans honte, vous souillez notre seuil !

Vous devenez grandement barbare

Quand vous prenez sur les vieillards barre ;

 

Vous maintenez d’âgés grabataires

En prison sur la planète terre ;

Alors que des enfants nouveau-nés

Sont sans aucun scrupule emmenés

 

Vers un préoccupant inconnu

Dont nul n’est encore revenu.

Vous vous présentez sous divers noms.

Mais, Cancer, a fait votre renom,

 

Car sous cette dénomination,

Bien trop rares sont les rémissions.

N’ayant rien à mettre sous la dent,

Vous vous nommez souvent Accident ;

 

Attendu qu’une santé de fer

N’a pas envie de se laisser faire

Un événement inattendu

La plonge dans le piège tendu.

 

Conflit est votre nom favori,

Il nous confond avec la patrie

Au nom duquel on commet des crimes ;

Exécution avec nation rime.

 

La mort est connue pour ses ravages

Elle nous maintient en esclavage ;

Mais qui donc est la camarde amère ?

Est-elle l’inanité primaire,

 

La conception inimaginable

Ou le devenir inéluctable

Cité dans les Saintes Écritures 

Qui nous détaillent la vie future ?

 

Le trépas agit comme la pieuvre

Ne se tarissant pas de ses oeuvres.

Il a le don de l’ubiquité

Pour se nourrir de tous les côtés.

 

Les végétaux et les animaux

Ignorent le trépas et ses maux,

Aussi, parfois nous les jalousons

Pourtant, faisons-nous une raison

 

Et ayons le courage d’admettre

Que si les bêtes devaient connaître

Leurs destinées souvent culinaires,

Les tuer mettrait à vif nos nerfs.

 

Sachez Mort qui nous courrez après

Que maints d’entre nous se tiennent prêts

A vous défier par des créations

Rendant vains vos annihilations,

 

Car les inventions spirituelles

Durent de façon perpétuelle.

Il ne vous sera jamais possible

De prendre nos productions pour cible.

 

Souffrez donc Trépas que je vous dise :

“Vos actions ne sont que couardise.”

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