Quand la ville dort et que les rêves s’installent
Le hurlement des sirènes déchire la nuit.
Dans l’ombre, ils se lèvent,
Enfilent non pas une armure d’acier,
Mais un manteau de flammes qu’ils sauront dompter.
Soldats du feu,
Ils marchent vers la gueule rouge du monstre,
Là où la chaleur arrache le souffle,
Et où chaque seconde est une bataille gagnée sur la mort.
Mais il existe une autre flamme, plus lâche, plus sale :
Celle qu’allument des mains humaines,
Par plaisir, par vengeance ou par folie.
Pyromanes, incendiaires sans visage,
Vous qui semez l’enfer dans l’herbe sèche ou les bois endormis,
C’est votre brasier que ces hommes et ces femmes étouffent,
Au prix de leur souffle et de leur peau.
Et c’est là qu’ils deviennent soldats de feu,
Forgés par la brûlure du danger,
Portés par une braise intérieure
Qui ne connaît ni l’abandon ni la peur.
Ils avancent quand tout recule,
Dressés contre la fureur des éléments
Et contre la noirceur des cœurs qui les provoquent.
Soldats de feu, Soldats du feu,
Forgés par l’étincelle inextinguible du devoir.
Dans leurs veines, ce n’est pas la peur qui coule,
C’est une rivière de braises
Prête à consumer l’abandon pour n’y laisser que l’espoir.
Ils savent que parfois,
Les flammes gagnent plus vite que l’eau ;
Et pourtant, ils tiennent la ligne,
Derrière un bouclier d’écume,
Jusqu’au dernier souffle, jusqu’au dernier pas.
Soldats du feu, Soldats de feu,
Vous portez l’aube sur vos épaules carbonisées,
Et quand tout n’est plus que cendres,
Vous laissez derrière vous
L’empreinte invisible d’un monde sauvé.
Soldats du feu, Soldats de feu,
Quand l’incendie s’éteint et que la cendre retombe,
Il reste sur vos visages la suie des combats,
Et dans vos regards cette lueur qui dit :
« Nous avons tenu ».
Et même si vos noms se perdent dans le vent,
Dans chaque arbre épargné, chaque maison sauvée,
Chaque Vie arrachée aux flammes humaines ou sauvages,
Brûlera toujours la mémoire de votre courage.