Se taire
Ses amis lui disaient
D’abord en souriant
« Tais-toi, tu parles trop »
Et puis moins gentiment
« Fermes-là »
Enfin très fermement
« Ta gueule ! »
Ensuite…
Ensuite ce furent les autres
Eux, voulaient qu’il parle
« Dis, dis tout
Avoue ! »
Les coups pleuvaient sur son visage
Ses côtes
Ses jambes
Entre ses jambes
Il lâcha un cri !
Puis il pinça ses lèvres
Pour encore résister
Ne pas tout leur dire
Garder pour lui les noms
Quitte à en souffrir
Quitte à en mourir
Souillé par ses ordures
Dominer la torture.
Enfin se taire !
Il y a, comme dit l’Ecclésiate (3:7), “ un temps pour se taire et un temps pour parler ”. Il y a aussi un temps pour se taire afin d’écouter l’autre qui parle.
Ni l’un ni l’autre n’est évident. Cela apprend.
En se taisant, notre ami a parlé “haut et fort”. Ses amis ont-ils su se taire pour l’écouter ? Écouter et entendre le langage de son silence. Le language de son corps ?
Merci Patrice pour ce partage qui interpelle.
Il y a de la substance, là-dedans, c’est-à-dire matière à méditer.