A quelques heures d’écart, deux abonnées me signifient leur étonnement de voir un chrétien aimer le rock progressif et les tableaux du genre des « nues ».
Le prieur qui animait une retraite vécue chez les « bénédictins au cœur de la ville » de l’Hay les Roses, nous enseignait à ce sujet que, par défaut, tout est sacré pour le croyant.
La nature comme les œuvres d’art. A cette exception près de celles crées spécialement pour salir la divinité et les croyants. On peut donc dire que tout ce qui n’est pas créé contre Dieu est sacré aux yeux de Dieu et du croyant.
Reste la question du regard, ou de l’oreille d’ailleurs, thème évoqué dans une récente Minute. Ce n’est pas la toile d’un corps nu qui peut être désacralisée, mais le regard que l’on porte sur elle. Quant à la sphère du rock, nous avions évoqué lors d’une ancienne Minute le tollé qui s’était élevée contre elle au Canada et en France au début des années 80. Circulaient des cassettes intitulées « Le rock et Satan ». Certains prêtres, abusés par ces cassettes, organisaient mêmes de conférence titrant sur le même thème.
La seule certitude concernait et concerne encore ce que l’on appelle les messages subliminaux sataniques. Ce sont des messages enregistrés à contre sens du défilement du la bande ou du disque. Mais rien n’étant jamais tout noir ou tout blanc, dans le sens normal du défilement, on n’entendait qu’une belle mélodie sur de bonnes paroles.
Cette quasi sidération me renvoie à un triste épisode de l’histoire récente du rock.
Les terroristes du Bataclan ont ouvert le feu au moment où les Eagles Of Death Metal entonnaient «Kiss the Devil» (Embrasse le diable). Une coïncidence que certains milieux fondamentalistes ont tôt fait de récupérer pour évoquer un lien de cause à effet. Le leader et chanteur de ce groupe n’a jamais caché qu’il était un chrétien convaincu. Là encore, se mêlent le sacré (la vie intérieure) et le satanique (paroles pour sonner plus « hard »).
Il en va de même dans l’univers pictural, et cela est peu connu. Des familles pauvres ont dû livrer leur fillette à des artistes peintres contre rétribution, dans le but que ceux-ci les représentent en tenue d’Eve, et leur relation ne s’arrêtait hélas pas au bout du pinceau.
En conclusion, je dirais qu’il faut donc considérer non pas l’œuvre seule mais aussi le regard et l’intention. Et garder en mémoire que tout est sacré, faute de révélation d’une intention ou d’un regard contraire. Un réel soulagement, une belle ouverture ?
Le diable ne se cache t-il pas dans les détails ? Il ne se cache plus longtemps, surtout de nos jours….
Une personne sensée, sensible et connectée perçoit vite quand il y a quelques chose qui cloche.
Merci pour ce partage intéressant et utile !