Au fond des tranchées, dans les lointaines prairies, aux abords des océans et dans les cités perdues, des hommes.
Le temps d’un souffle, les cadavres se sont substitués à la vie.
Âmes perdues sans domicile cherchant refuge dans le futur.
Devant les miroirs les cadavres cherchent les raisons de leur immobilisme, les yeux éteints.
Une volonté sauvage de pénétrer le miroir et retrouver l’innocence de la vie.
Etreignez la pluie tiède, déjouer le sens du vent.
Sans ressource face au temps, ces vies perdues, désespoir naissant, orgueil puéril.
Le temps d’un souffle, les combattants étrennent leurs macabres fiertés.
Devant les miroirs, les combattants cherchent la vie, les yeux éteints.
Miroirs brisés par vanité, les combattants resteront prisonniers et attendront les verdicts du tribunal des morts aux âmes perdues.
C’est bien vu : ces cadavres cherchent à nous dire que sont mortes les illusions du XIXe siècle et que s’annonce le déclin de l’Occident.