Quelques épisodes de ma vie. (6ème partie) – Odile Stonham

La première fois que je suis allée en vacances avec mes parents, ma petite sœur et mon frère aîné, je n’avais que sept ou huit ans.

Le voyage a duré deux jours car nous étions partis de la Normandie pour arriver, après bien des kilomètres effectués en voiture, dans le sud de la France, dans les Pyrénées-Orientales plus précisément.

Avant d’arriver à destination, nous avons fait halte dans la Dordogne dans un charmant hôtel-restaurant dont je garde un très bon souvenir malgré mon jeune âge à l’époque. Je n’ai pas oublié les spécialités culinaires de ce département telles que le poulet aux cèpes, l’omelette aux truffes pour ne citer que ces deux plats et bien sûr, le foie gras !

Mes parents avaient loué un appartement situé pas très loin de la plage, ce qui faisait que l’on pouvait y aller à pied. Pour éviter la foule qui arrivait au fur et à mesure que la journée avançait, nous y allions de bonne heure. De cette façon, nous avions ensuite l’après-midi pour visiter les environs.

C’est cette année là que j’ai appris à nager. Pas grand chose, seulement la brasse ! C’est bien peu pour une personne née sous le signe du Poisson et je n’ai rien d’une sirène ! Mon père et ma mère m’avaient inscrit dans un club de natation situé sur la plage et là aussi, j’en garde un doux souvenir rempli à la fois d’odeur de la mer, du sable chaud. Une odeur que l’on ne trouve qu’à cet endroit et qui pour moi sera toujours signe de ces premières vacances d’été ensoleillées.

Je n’ai pas la mémoire de Papa pour me rappeler tous les détails de ce club de natation. Je me rappelle surtout que je devais être présente à une certaine heure et qu’en attendant le moment de ma leçon, je faisais de la balançoire ou je lisais des bandes dessinées.

Je me souviens aussi d’une sortie en mer avec le moniteur et quelques camarades. C’étais la première fois que je montais sur un zodiac et le fait de s’asseoir sur un des côtés et de se laisser porter par la vitesse avait fortement impressionné la petite fille que j’étais alors.

Tout comme la première fois où j’ai nagé dans la Méditerranée ! Je n’avais pas le choix, les leçons faites auparavant dans un genre de bassin plus restreint étaient considérées comme apprises. Il fallait passer un autre niveau et c’était la mer !

D’autres souvenirs de cette année là me reviennent en mémoire alors que je tape ces lignes sur l’ordinateur : ma petite sœur et moi en train de jouer sur le sable avec nos seaux et nos pelles. Moi en train de faire ces fameux pâtés et Nathalie attendant patiemment qu’ils soient finis pour s’asseoir dessus et de cette façon, les écraser.

Je n’en ai jamais voulu à ma jeune sœur de faire ce geste. D’ailleurs, pourquoi aurais-je eu cette réaction ? C’était son jeu et cela nous faisait rire à chaque fois. Je n’ai pas compté les pâtés et je me dis aujourd’hui que si nous avions l’occasion de le faire à nouveau, la réaction serait la même.

C’est aussi cette année là que j’ai appris à jouer à la pétanque. Mes parents avaient invité des amis à déjeuner et après ce dernier, une partie a été proposée. Naturellement, d’autres parties ont suivi la première. Pour mon plus grand plaisir d’ailleurs car j’ai aimé aussitôt ce jeu auquel je me suis appliquée tout de suite.

Il faut dire que j’avais avec moi un très bon professeur qui m’avait choisi comme équipière et qui, à la fin, m’a félicitée. Je parle bien sûr de l’ami de Papa et sans aucune vanité de ma part, ses paroles m’ont fait beaucoup plaisir.

Aujourd’hui, la petite fille a laissé la place à une femme plus âgée mais l’intérêt est toujours là et je rêve un jour d’apprendre ce jeu à mes deux petits-fils quand ils seront un peu plus grands car mine de rien, les boules de pétanque sont encore un peu lourdes pour leurs jeunes mains d’enfants.

A moins qu’ils le connaissent déjà, surtout Ethan, qui est un peu plus âgé qu’Alexander. Sans doute y a-t-il déjà joué, je ne sais pas.

C’est aussi ce jour là que Nathalie et moi avons joué à la marchande. Pour l’instant, rien de plus normal mais quand je vous dirai que non loin de l’endroit où nous avons pique-niqué se trouvait une décharge sauvage !

Parmi les objets qui traînaient çà et là, on pouvait apercevoir des pneus usagés, des matelas… Bref, tout ce que l’on voit d’habitude dans ce genre d’endroit. Sans compter quelques vieux cageots et des boîtes de conserve toutes rouillées ainsi que des bouteilles pleines de poussière.

Pour l’anecdote, je ne me souviens plus si ces dernières étaient en verre ou en plastique ! Par contre, le fait d’avoir joué ainsi à la marchande avec ma petite sœur est resté intact dans ma mémoire. C’est comme si c’était hier…

Je ne raconte pas l’étonnement de Maman quand elle nous a vues. Papa lui, a ri de bon cœur et comme il avait emmené avec lui son appareil, il a fait des photos.

Quand je repense à cet épisode, je me dis en frissonnant légèrement qu’heureusement que ma petite sœur et moi étions à jour pour la vaccination contre le tétanos…

Dans la location où l’on résidait, il n’y avait pas de télévision. Cela ne nous manquait pas du tout et nos soirées étaient occupées à lire, à jouer aux dominos, entre autres… Je me souviens, et cela faisait grogner mon frère quand venait le moment de compter les points, c’était de s’apercevoir que j’avais gardé le domino blanc, et que cela me faisait alors moins de points que lui !

Cette habitude ou cette façon de faire m’est restée et quand il m’arrive aujourd’hui de jouer encore à ce jeu, je garde précieusement avec nostalgie celui que l’on avait surnommé à l’époque de ces premières vacances familiales : “le tout nu”.

Bien des années après, son surnom lui est resté…

 

Texte écrit par Odile Stonham @ Tous droits réservés.

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Odile Stonham

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Bonjour,
Je m'appelle Odile et j'ai soixante-et-un ans. Je vis en Normandie, particulièrement dans le Calvados. Je suis mariée et j'ai deux grands enfants dont l'un m'a donné la joie d'être grand-mère de deux petits bonshommes : Ethan et Alexander.
J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de seize ans et cela m'a beaucoup plu. Puis, petit à petit, j'ai continué à en faire. Etant sentimentale de nature, cela y a peut-être contribué. je ne sais pas. Mes sujets sont variés. Je les prends comme ils me viennent.

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