Quelques épisodes de ma vie (4ème partie) – Odile Stonham

Depuis des années, les voix familières que j’entendais autour de moi se sont tues, une à une. Définitivement.

Je n’aime pas taper ce mot sur le clavier de l’ordinateur mais c’est la triste vérité. Malheureusement. Il ne reste alors que les photos et les souvenirs. Pour moi, c’est déjà beaucoup et si j’avais l’occasion d’entendre à nouveau la voix de ceux qui sont partis, je ne sais pas comment je réagirai.

Pourtant, cela m’est arrivé et par deux fois. La première était celle de mon père et j’étais en train de dormir. Je l’ai entendu m’appeler et cela m’a réveillé. Je n’étais pas effrayée, d’ailleurs pourquoi l’aurais-je été ? Je me suis toujours intéressée au surnaturel, à l’au-delà. Mais sans plus.

La voix de Papa m’a semblé calme. Ce n’était pas un appel au secours et mon prénom a été dit, du moins je l’ai entendu, comme un son léger. Comme si mon père passait me voir pour me faire une petite visite amicale et me dire qu’il était là, à côté de moi. Je l’ai entendu deux fois puis plus rien. Je me suis alors rendormie, contente de ce qu’il s’était passé et en même temps, intriguée car le départ de Papa remontait à quelques années déjà…

Une autre fois, j’étais dans la chambre de mes deux fils, assise devant l’ordinateur. La porte était fermée et j’étais toute seule. A un moment, j’ai entendu une voix féminine qui m’appelait, elle aussi, par mon prénom.

Je l’ai reconnue aussitôt et je me suis alors dirigée vers la porte pour l’ouvrir. Il n’y avait personne derrière celle-ci et seul un bruit de casserole venant du rez-de-chaussée me faisait comprendre que mon mari préparait le thé.

Là non plus, je n’ai pas été apeurée. Intriguée sans plus mais aussi curieuse. L’ordinateur étant toujours allumé, j’ai donc surfé à droite et à gauche pour savoir ce que cela voulait dire et j’ai eu la réponse.

Il se trouve que ce genre d’évènement arrive à des personnes endeuillées. C’était mon cas car pour ce que je viens de relater, une très bonne amie que je considérais comme ma grande soeur était elle aussi partie vers cet endroit lointain…

Là aussi, comme pour mon père, je me suis sentie bien sans savoir pourquoi. Car bien auparavant, un soir que je faisais des mots fléchés, je devais trouver un synonyme pour le mot “cadette”. J’ai fini par le découvrir car c’était la première fois que je l’avais dans mes grilles. C’était “soeurette”, le nom que me donnait alors tendrement mon amie.

Un peu plus tard, j’ai parlé avec ma mère de ce fameux mot et là, elle m’a dit en retour une chose qui m’a laissée songeuse et pour cause :

elle n’avait jamais rencontré “soeurette” sur tous les mots croisés et fléchés qu’elle faisait depuis le début qu’elle était cruciverbiste !

Comment interpréter cela, sans oublier ce qu’il s’est passé un jour où je me dirigeais vers un rayon d’un grand magasin pour prendre un article que j’avais oublié et que, sans voir la personne, j’ai entendu une voix familière qui ressemblait étrangement à celle de mon amie.

Quand je suis arrivée quelques secondes après, la femme avait disparu sans que je m’en aperçoive. Elle semblait s’être volatilisée…

 

Texte écrit par Odile Stonham @ Tous droits réservés.

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Odile Stonham

Odile Stonham (174)

Bonjour,
Je m'appelle Odile et j'ai soixante-et-un ans. Je vis en Normandie, particulièrement dans le Calvados. Je suis mariée et j'ai deux grands enfants dont l'un m'a donné la joie d'être grand-mère de deux petits bonshommes : Ethan et Alexander.
J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de seize ans et cela m'a beaucoup plu. Puis, petit à petit, j'ai continué à en faire. Etant sentimentale de nature, cela y a peut-être contribué. je ne sais pas. Mes sujets sont variés. Je les prends comme ils me viennent.

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Brahim Boumedien
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14 juillet 2024 20 h 57 min

Des souvenirs intéressants et utiles, Odile. Merci pour ce partage émouvant !