Depuis longtemps maintenant, la maison s’est vidée de quelques-uns de ses habitants. Son propriétaire est parti depuis seize ans vers un pays lointain d’où l’on ne revient pas. Ses enfants, devenus des adultes, sont allés faire leur vie chacun de leur côté.
Seule la maîtresse de maison y vit encore. C’est aujourd’hui une dame très âgée qui, dorénavant, passe ses jours et ses nuits au premier étage. Elle n’est pas vraiment seule car son fils aîné vient la voir régulièrement afin de s’assurer qu’elle va bien. Tous les jours, une personne lui rend visite pour lui préparer ses repas et lui faire sa toilette.
A part elles, je ne sais pas si elle a d’autres visiteurs. Peut-être son médecin traitant pour le renouvellement de ses médicaments ainsi que le restant de la famille, ses petites-filles entre autres quand l’occasion se présente car elles n’habitent pas à côté.
D’après ce que l’on m’a dit dernièrement, les volets de toutes les pièces de l’habitation sont clos. Sauf ceux de la chambre de l’unique occupante des lieux et le volet roulant de la cuisine, ouverts tous les deux pendant la journée et fermés pendant la nuit.
De savoir qu’une bonne partie de cette maison est plongée maintenant dans l’obscurité m’a fait beaucoup de mal. Tous ces objets, tous ces souvenirs amassés pendant des années sont réduits à vivre dorénavant dans le noir. Toutes ces conversations, tous ces fous rire se sont tus à jamais. Seuls les murs qui ont des oreilles les gardent pour eux…
Pour ce qui est du jardin, je sais qu’il est entretenu par un jardinier. Au moins, il n’est pas laissé à l’abandon. Des fleurs y poussent-elles ? Je ne saurai le dire.
Un jour, dans un lointain avenir, la maison revivra. Les pièces qui ne voyaient plus la lumière du jour sortiront de leur très long sommeil pour dire bonjour au soleil. Des voix, jeunes et moins jeunes, feront leur apparition et la gaieté reviendra également.
Texte écrit par Odile Stonham @ Tous droits réservés.
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“La gaieté reviendra également” : Oui, Odile ! La vie est faite ainsi. Il faut en profiter tant qu’on peut le faire ! Merci pour ce partage !
La maison commence déjà à revivre sous tes jolis mots, chère Odile !