Petite fable affable
À force de se penser de fins penseurs,
D’aucuns en oublient de réfléchir, ma sœur !
La petite histoire qui suit bien le montre.
Banale, elle est de celles que l’on rencontre
Bien plus d’une fois, et même un peu partout,
Au cours d’une vie, sans être un risque-tout.
Une buse retorse, et un peu gourgandine,
Qui ne craignait, disait-on ni bête ni dieu,
Régnait sur quelque coin reculé de montagne,
Effrayant tous et chacun, ou leur compagne,
N’offrant qu’alarme et peur, l’émoi jusqu’à l’odieux,
Semant inquiétude, effroi qu’on dorme ou dîne.
Lassés de sa terreur, d’aucuns font sécession,
Taisant ou terrant leur terreur, et sans vergogne,
Laissant au nid leur épouvante au nid, au terrier,
Trouille au ventre, frousse aux tripes et, pis, cœur qui cogne
Sans geste déplacé ni mot ordurier,
Ils se saisissent d’elle et… disparition !
Comment finit donc cette terrible chaperonne,
Qui hantait jours et nuits, rêves et cauchemars,
Un bec dur, des serres acérées pour houlette ?
Nul ne le sut, tant on le tut, mais son squelette
Orne un chaos, le vent en fait un jacquemart
Quand il vient visiter ses os et sa couronne.
Hélas, la colère de ses « sujets », hier faons
Aujourd’hui éléphants à l’humeur fort amère,
A frappé sa couvée esseulée en entier,
Sans distinction brisée, car elle aussi châtiée :
Injustement, toute faute de père ou mère
Est trop souvent payée, aussi, par leurs enfants !
© Christian Satgé – septembre 2015
Bonjour
ci je m’abuse madame la buse a inspiré votre muse
Belle plume
bon et doux weekend à vous
Merci Béatrice pour votre gentillesse : il est des muses que l’on regrette parfois un peu mais si celle-là vous a permis de voyager tant mieux. Au plaisir…
Oui ce texte est profond entre doute et douleur aussi