Nostalgie de notre enfance
j’étais l’aînée d’une fratrie de trois enfants,
Deux filles et un garçon âgés respectivement
De onze, sept et quatre ans le garçon évidemment,
Toujours dans les jupes de sa maman .
Chaque matin les huit heures venues,
Le chemin de l’école nous prenions,
Furtif au -revoir, à notre mère nous partions,
Trois rues à traverser et une avenue,
A cette artère principale, un sergent de ville,
Le bâton blanc levé, arrêtant une ou deux voitures
Nous faisait traverser, plus aucune automobile,
Dans les chaussées transversales pas âme qui vive,
Alors nous jouions à la balle aux prisonniers, occupation très active,
Et faisions des courses en patins à roulettes,
Libres d’explorer avec nos camarades de nouveaux jeux,
N’oublions pas qu’à cette époque pour nous, c’était chouette
Les diligences des postillons circulaient avec le vin vieux,
Dans les autres rues désertes seul un chat ou un chien maraudait ,
Se tenant droit à chaque coin de celles-ci ils avaient fière allure,
Surpris lorsqu’un quidam passait, il miaulait selon ou aboyait,
Deux cent mètres séparaient la maison et l’établissement scolaire,
Arrivées à la dernière ruelle, une petite épicerie fourmilière
De jeunes enfants, étalait telles des stars des bonbons à la pelle
Roudoudous , sucre d’orge, malabars, chewing-gums, caramel
A un franc, attiraient notre attention alors nous frayant un chemin,
Dans cette petite boutique, nous sortions de notre poche tous nos sous,
Vers huit heures trente, le bruit d’un sifflet retentissait tout à coup,
Vite prenant nos jambes à notre cou, franchir le préau de l’école où enfin,
Bien alignées en rang, toutes vêtues de blouses grises à col blanc,
Nous rentrions sagement en classe, avides de connaissances éclairées,
Qui forgeraient notre esprit pour avancer dans la vie et faire le bilan,
A onze heures trente, chahut dans les couloirs telle une avalanche,
Les élèves se bousculent, l’heure a sonné pour aller dîner,
Ma sœur et moi courons pour aller déjeuner, notre revanche
Sur une bonne matinée, à écouter la maîtresse et travailler.
A présent je pose ma plume et reprendrai mon récit plus tard,
Pour continuer à nouveau ma lettre c’est là tout un art.
Texte de Colette Guinard
une époque où l’on pouvait prendre le temps de faire !
mais j’ai l’impression qu’on nous l’a changé , maintenant
on a à peine le temps de faire et d’en profiter !
Il passe de plus en plus vite
De bien belles images de votre passé Blanche, d’une époque où prendre notre temps n’était pas une irraison… 🌹