Ma vie est un livre
Que je vais revivre
Au gré des images,
Non, page à page.
Ma vie se déroule,
Bien souvent s’enroule
Aux sons lancinants
Des accords d’Orient.
La brise de mon coeur
Transporte les senteurs
De ces souks bruyants
Du Pays du Couchant.
Printemps, ta floraison
Tissait une toison
Aux montagnes du bled
De la vallée de l’oued.
Le fleuve bondissait
Et ses eaux polissaient
Les rochers disparus
A la saison des crues.
Un homme est debout, fier,
Une large pierre
Lui fournit un lavoir,
Et j’ai aimé le voir
Laver son linge aux pieds
Plier et replier,
En chantant et dansant,
Du blanc éclaboussant !
Au loin, une image,
Est-ce un mirage ?
Dans la lourde chaleur
Parvient une clameur.
Ma vision tremble,
Tout à coup, il semble
Qu’un troupeaux de chameaux,
Plus de cent au bas mot,
Avec leur chamelier
Et leur charge liée,
Empilée sur leur dos,
Ou traînée en fardeau,
Passent au raz du jardin
Laissant quelques crottins,
En grandes enjambées,
Ils vont jusqu’au marché.
©Simone Gibert