Mon oreiller n’en fait qu’à sa tête, Mon drap s’est enfui au plus loin, Ma couette fait des creux, des crêtes Et l’édredon, lassé, s’en est disjoint, Laissé à l’abandon, en désordre, Dans un lit, où à n’en pas démordre, Mon réveil n’est que brutalité Comme ma nuit fut agitée.
Yeux collés, cheveux en bataille, Reprenant, au jour, vie et vigueur Ma bouche grimace. Elle n’est qu’entaille. Je me sens las et l’esprit fugueur. Le geste gourd, prompt à paresse Suis perclus, tout en maladresse, Et me semble lent à concevoir, Tardif à exécuter, piètre à voir,…
J’émerge, comme absent à moi-même, En automate habitant mon corps Rompu, brisé,… et ma face blême Pas plus reposée, chiffon encor’. Et si l’ombre enfin pose ses ailes Mes rêves ne font, las aucun zèle Pour me fabriquer des souvenirs, Me donner élan pour revenir.
Et ainsi, dans un silence immense, Pour moi, un tout nouveau jour commence. Un jour qui sera sans joie ni jeux, Un jour sans feu ni foi, nuageux Sous votre soleil, où je serai Dans votre multitude, égaré, Seul car toujours séparé de toi, Alors qu’on festoie et se tutoie…
Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.