Je trouve enfin la force
Pour sortir de mon silence
Pour te dire à quel point m’a pesé
Et me pèse encore ton absence
Quand ils m’ont arraché à toi
Je n’avais alors que six mois
Comment créer des liens
Quand on n’a pas grandit en ton sein
Femme somme toute ordinaire
Dont la vie ne fut que chimère
Toi la femme qui a connu l’inceste
Comportement d’un père
Mauvais comme la peste
Comment ne pas comprendre
Tes meurtrissures
Quand la vie qui s’offre à toi
N’est qu’une imposture
Que ta vie de couples
N’est qu’une gageure
Ou ton mari et toi
N’avez plus que violences et injures
A vous jeter en pleine figure
L’époux plonge alors
Profondément dans l’alcoolisme
Pour toi la dépression
Devient ton prisme
Tu me vois confié
Au foyer de l’enfance
A l’époque y régner
L’indifférence
Aux parents de substitutions
Sur certains régnaient les suspicions
De ceux là, je ne retiens
Que brimades et humiliations
N’ayant comme amour
Que celui du pognon
Quand on vit fort
On vit sans mémoire
Mais elle prend des photos
De celles que l’on portent
Tel un fardeau
Nos rencontres impromptues
Au sein de cette salle immense
Qui vous marque toute une enfance
Faisait de toi une quasi inconnue
Moi tout péteux, je restais confus
Ne comprenais pas le flot de tes larmes
Pourquoi ma présence
Déclenchait en toi tant de drames
Le minot que j’étais
Déclaré avec candeur
C’est aujourd’hui qu’on va voir
« Maman qui pleure » ?
Puis les années ont passées
Tu t’es retrouvé un conjoint
Avec lequel partager ton destin
L’on a continué à se rencontrer
Sans que toi et moi
Ayons vraiment fusionné
Pour toi j’étais synonyme de rupture
Qui te renvoyais sans cesse
A ce passé sombre et obscur
Pour moi tu étais une étrangère
Mais que je respectais comme une mère
De celle qui donne la vie
Et de ça je m’en enorgueillis
Quand t’as cassé ta pipe
Emporté rapidement par ce cancer
En ce lieu de ma conception
Que sont tes ovaires
Moi je suis rentré
Dans un mauvais trip
Je m’en suis voulu
Et je m’en veux encore
De ne pas avoir était foutu
De te connaître un peu plus
Nous nous sommes ratés de si peu
Seulement six mois de vie commune
C’est bien peu pour construire une vie à deux ….
J-S