L’ombre du silence – Armelle Barguillet

Si les jours deviennent lourds à porter

Que rien n’apparaît pour nous émerveiller

Le songe nous prendra dans sa flamme

Et la réalité s’effacera peu à peu.

J’ai entendu frapper, est-ce toi ?

Dans le murmure du songe

Est-ce nous si jeunes encore ?

Nous savions nous parler dans les salles oubliées

Où l’ombre du silence

Dessinait en hâte nos silhouettes.

Nous savions les mots qui consolent et apaisent

Et éclairent les chambres

De leurs lueurs hantées.

Oui, nous connaissions les formules

Qui libèrent les cœurs.

Tout mouvement de l’âme

Aimante la lumière

Et tisse la vérité de  fils invisibles.

 

 

Reconnais-moi

D’entre toutes et tous

Le souvenir s’émeut d’une voix

Qui évoque le passé,

dessine le présent avec des mots d’amour.

N’oublie pas le jour

Où se sont croisés nos regards et nos attentes

Et nos peines si longues à consoler.

L’avenir fleurait le parfum des ancolies,

Epousait les courbes du bel azur,

Nos corps se nouaient alors

Comme le ciel et la mer

Et l’ardeur fixait les heures

Sur l’horloge du temps.

 

 

Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE  ( inédit – Octobre 2015 )

 

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Écrivain et poète, j’ai à mon actif une quinzaine d’ouvrages, dont « Le chant de Malabata » couronné par l’Académie française et une étude sur Marcel Proust « Proust et le miroir des eaux ». J’anime depuis plusieurs années deux blogs : « Interligne », consacré à la littérature et aux voyages et « La plume et l’image », exclusivement au 7e Art. Je suis membre du Conseil d’administration du « Cercle littéraire proustien de Cabourg-Balbec ».

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2 Commentaires
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Véronique Monsigny
Membre
25 mai 2016 17 h 58 min

C’est très beau Armelle, Les mots qui “éclairent les chambres de leur lueurs hantées” me font penser à ceux d’Aragon pour Elsa.