Les faussaires ont de faux airs,
Regardent en biais, de travers ;
Ils campent des héros fictifs,
Histoires inventées sur le vif.
Les faussaires ont l’art de jouer,
Pour de faux ou pour de vrai ?
Magiciens ou contorsionnistes,
Ils quittent furtivement la piste
Ou s’en sortent par une pirouette,
L’illusion est tellement parfaite !
Ils trouvent sans peine leur public,
Avec talent biaisent ou répliquent.
Ils guettent, posent des leurres,
Le miroir aux alouettes est leur.
Qui devient leur marionnette,
Un jour tombe aux oubliettes !
Leurs numéros ont la classe,
Par quel tour de passe-passe
Les faux et usage de faux
Ont la part belle, chapeau !
Ils cultivent les faux-semblants,
Manipulent, baratinent sans blanc ;
Car les faussaires ont un vrai bagout,
Donnent le change, bouche d’égout !
Beaux parleurs de talent ils sont,
Illusions et boniments en blason,
Les couronnent rois du mensonge !
La vérité ? Ah jamais n’y songent !
Ils se plaisent à faire croire
Et convaincre ; en tirer gloire
Est leur ambition, leur bataille ;
Ils trompent vaille que vaille.
Les faussaires se prennent au jeu
Des coups d’éclats, criant au feu ;
Sans honte allument, embrasent
Et enflamment même à l’extase !
Mais une fois le tapis rouge déroulé,
Le succès sans vergogne remporté,
Que ce tissu de mensonges à la une
Les ronge dans la fausse commune !
Laurence de Koninck
Bravo Laurence pour ce beau tableau de tous les “faux nez” de notre époque. les chercheurs de vérité semblent bien naïfs et parfois ridicules !” Choisis ton camp camarade !”
Je vois que nous avons choisi le même, c’est sans doute ce qui nous rassemble dans la poésie. Heureuse de vous y retrouver.
Beau poème qui invite à méditer merci Laurence bel après midi.