Le tic-tac tic-tac de l’horloge murale – Lucienne Maville-Anku

... Je n’aimais plus le tic-tac tic-tac de l’horloge murale qui sonnait tous les quarts d’heure dans le salon où se trouvaient bien disposées des chaises que ma grand-mère nous demandait de temps en temps de dépoussiérer et de nettoyer régulièrement avec un vieux linge qui allait bien faire le boulot et que l’on imbibait d’O’Cedar qui faisait briller d’éclat même sans frotter… comme un parquet…


Ma grand-mère connaissait chaque son, chaque mélodie de cette horloge légendaire d’une manière impressionnante… et pouvait très bien lire l’heure qu’indiquait le mouvement des aiguilles sur le cadran… et nous aussi, à force d’entendre résonner dans la tête ces sons et d’imiter les tic-tacs des mouvements de l’horloge et ses mélodies que l’on trouvait amusants, nous avions fini par mémoriser chaque son et les disions et chantions aussi. Alors on savait l’heure sans la connaitre. On connaissait l’heure sans la comprendre….J’étais enfant…Et j’allais mettre bien des années pour comprendre qu’une heure équivalait à soixante minutes, qu’une minute équivalait à soixante secondes… Une, deux, trois… J’étais enfant… Puis, dans un jour, il y a vingt-quatre heures. Une deux trois… dix… vingt-et-quatre heures. Man-man ! Tout ça ! Vingt-quatre heures qu’on multiplie par soixante minutes… Vingt-quatre fois soixante… Vous vous rendez compte… Ça c’était beaucoup. Trop beaucoup ! Comme les étoiles qui scintillent dans le ciel…


Et il fallait connaitre ses tables… de multiplication pour calculer… Ah, ces tables aussi… De deux, trois, quatre, cinq, six, et sept… Car il y avait toujours sept jours dans une semaine…. Donc sept fois sept fois vingt-quatre heures…. Mais j’étais enfant… Et je préférais les additions. C’était un peu plus facile. Bien moins compliqué… Les petites additions bien sûr… et quant aux soustractions…

Je n’aimais plus le tic-tac tic-tac de l’horloge murale qui sonnait tous les quarts d’heure dans le salon où se trouvaient bien disposées des chaises… Ces chaises…et un divan…et le pliant à rayures de mon grand-père…

@Lucienne Maville-Anku, 2011

Extrait de mon recueil “Quand j’étais enfant”

 

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Lucienne Maville-Anku

Lucienne Maville-Anku (749)

"C'est en écrivant que j'apprends à écrire."
Je suis originaire de la Martinique, une des charmantes petites iles de la Caraïbe, et vis au Royaume-Uni.
J'écris depuis de nombreuses années, et ce sont les autres, dans un premier temps, qui par leurs nombreux encouragements et appréciations a la lecture de mes textes m'ont aidée à prendre conscience que j'avais des talents à valoriser.
Ce désir d'écrire et de mieux écrire qui niche en moi depuis l'âge de 15 ans n'a jamais cessé d'aller croissant. Aussi, j’expérimente que c'est le fer qui aiguise le fer, et que plus j'écris, plus je désire écrire, et apprends de la sorte à écrire en autodidacte, par le soupir, par le désir, comme un feu qui s'attise.
La Poésie elle-même m'enseigne, j'apprends d'elle et découvre plus de sa beauté et sa diversité en lisant et en appréciant ce que d'autres écrivent et expriment, notamment sur cette plateforme, terrain de partage et d'expérimentations où foisonnent tant de talents qui m'émerveillent. C'est une vraie galerie d'arts uniques.
J'écris et développe cet art d'écrire en cultivant ma relation avec la Poésie, 'bon pédagogue’ qui m'instruit et m'éduque, et l'écriture elle-même qui comporte aussi des vertus thérapeutiques contribue à mon développement personnel. Cependant, j'ai souvent désiré participer à des programmes de formation pour parfaire mes talents et la stylistique.
J'ai compilé déjà plusieurs recueils de textes poétiques que je souhaite "dé-confiner" pour les mettre à profit, partant du principe que ce que l'on partage, on le gagne, et ce que l'on garde, l'épargnant à l'excès, on le perd.

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