Elle m’avait pourtant prévenu, “ne t’attache pas à moi, je vais te faire du mal.”
Bien entendu je ne l’ai pas prise au sérieux, moi l’homme mûr, c’est qui le mâle ?
Les gamines ne me font pas peur. J’en ai connu des brunes, des blondes, des petites ou des grandes, des minces ou… Passons.
Je ne sais pas ce qui m’a attiré vers elle, son regard comme perdu dans ce Monde, une apatride de la vie.
J’ai rangé tous les souvenirs des autres dans un coin de ma mémoire.
Qu’avaient-elles donc les autres ? Un peu de vent dans leurs cheveux et mon amour s’y accrochait.
Jamais je ne m’intéressais à leur âme. Quant à leur cœur je n’y faisais qu’une escale.
J’ai vu le mal qui la rongeait.
Peut-être pour tenter de s’en libérer, elle devait le projeter sur son entourage ; ses amis, les hommes de passage.
Pour moi cela n’aurait pas dû avoir de prise, je suis blindé… Enfin je le croyais.
Après tout ai-je vraiment eu mal ? Ce ne fut pas une déchirure mais une coupure nette et sans bavure, comme le ferait un couperet bien acéré sur une parole pour qu’elle devienne silence.
Alors un Ange qui n’a pas trouvé sa place auprès de moi s’est envolé… Disparu… Évaporé.
Aujourd’hui qu’importe le vent, tous les cheveux ne comptent plus à mes yeux, puissent-ils être sous un ruban. Dans les coeurs plus aucune escale, j’ai appris à lire dans les âmes.
Alain,
Tu es le Champollion de la sensibilité.
Magnifique texte Alain, merci !…