Le cerf, le cygne et l’aigle – Luc Harache

Le cerf, le cygne et l’aigle étaient à bavarder

Au bord d’un lac d’argent, près du bois familier,

Quand le cerf, se dressant comme un coq matinal,

Leur dit : “Je suis le Corps de l’espèce animale !

 

Je peux, lorsqu’on me chasse, épuiser une meute

Et de mes bois puissants en repousser l’émeute,

Je règne en souverain sur la forêt charnelle

Et n’ai que l’embarras du choix de ma femelle !”

 

Quand l’aigle eut entendu ces mots pleins d’enthousiasme,

Il bondit d’un coup d’aile et dit, plein de sarcasme :

 

Quant à moi, mes amis, je ne suis que l’Esprit,

Le monde vu d’en haut me paraît si petit

Que je me soucie peu d’y combler mes lacunes,

Quand je peux aussi bien m’enrichir sur la Lune !”

 

Devant tant de mépris, le cygne s’enflamma

Et dit : “Je suis le Cœur et l’amour est ma loi,

Le serment que jadis j’ai prêté à ma Dame

Est à jamais gravé, comme un épithalame !”

 

A cet envol ému, le cerf ne sut que dire,

Et l’aigle confondu ne put que tressaillir…

Alors, sans plus un mot, les trois se séparèrent,

Et le lac rayonna de sa paix coutumière !

 

©Extrait de mon premier recueil de poèmes “Les anges”,

publié chez Chloé des Lys : https://www.editionschloedeslys.be

Sauvegardes Poèmes

Sauvegardes Poèmes (7)

Ce compte regroupe tous les poèmes des auteurs qui ne sont plus inscrits sur le site en tant que Membre afin de laisser une trace de leurs textes pour le plaisir des lecteurs depuis le site Plume de Poète.

S'abonner
Me notifier pour :
guest
2 Commentaires
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
Christian Satgé
Membre
22 novembre 2018 20 h 07 min

Merci pour cette fable bien construite et de plus engageantes…