J’aimerais que les gens comprennent qu’il n’y a pas que les oreilles qui entendent.
Michelle Z. Donahue

J’habite à l’orée de la forêt boréale,
Mes sépales vermeils, abat-jour flamboyant,
Recouvrent mes pétales, bourgeon incandescent
D’où jaillit l’androcée, ma houppe staminale.
Chacun de mes pétales braque un éperon
Légèrement arqué vers la voûte céleste,
Réservoir de nectar, apaisant sans conteste
La faim des colibris sillonnant le canton.
Ma phytoacoustique me permet d’entendre
Le ronflement discret des pollinisateurs;
Abeille ou colibri, j’arrive à les comprendre.
Du sucre à mon nectar j’ajoute avec ardeur
Confiant qu’à leur tour ils vont bien me le rendre,
Dispersant mon pollen sur maintes autres fleurs.