L’ Âne (les années 50) – Simone Gibert

Sur un âne, juchées,

Nous avions à cacher

Que le coeur nous serrait

Et autant qu’il serait

De ce coutumier fait

Aux relents de méfaits

Qui consiste à piquer,

Aiguillonner, piquer,

Au-dessus de l’épaule

Là où le bât frôle,

La plaie s’élargissant

Le maître – plus buté

Que l’âne dit “bâté” – ,

L’esclavage aboli,

Nourrissait la folie

De transposer ce fait

De l’homme à la bête …

 

Nous revenions du souk,

Nous croisions des boucs,

Des chèvres, des moutons,

Qui craignaient le bâton,

Leur cerveau animal

Ignorait c’est fatal

Qu’ils n’auraient à frémir

Que pour ” l’Aid el Kébir ” …

 

Mais toi, pauvre animal,

Ô combien m’a fait mal

Ton braiment bourricot,

Tes frères faisant écho !

Le soir, en m’endormant,

Je déclarai : “Maman …

– Des larmes dans les yeux –

… Cet âne, je le veux !”.

 

©Simone Gibert

Nombre de Vues:

11 vues
Sauvegardes Poèmes

Sauvegardes Poèmes (4)

Ce compte regroupe tous les poèmes des auteurs qui ne sont plus inscrits sur le site en tant que Membre afin de laisser une trace de leurs textes pour le plaisir des lecteurs depuis le site Plume de Poète.

Laisser un commentaire