Perdu, intimidé,
Au milieu des tours,
Je vagabonde mon regard
De lumière en lumière.
Des fenêtres sur intérieurs
Sont éclairées aux teintes
Infinies de jaunes et de blancs,
Teintes aussi variés et sonores
Qu’il existe de vies.
Les immeubles sont si hauts
Qu’ils semblent accueillir l’humanité entière
Et moi entre leurs pieds,
Debout parmi les touffes du jardin,
Je ressens le vertige.
La nuit noire à présent se bariole
De cases en surbrillance
Comme un grand jeu de l’oie.
Certaines sont de chance,
On perçoit quelques rires
Des corps embrassés,
Des rayons de télé,
D’autres aux rideaux tirés
Cachent une prison
Au sort funeste et dur.
Il fait chaud cette nuit et
Tandis que les vies s’épanchent,
Prennent l’air aux fenêtres,
Certaines cases noires
Semblent étouffer des murmures.