En découvrant sur ton mobile
S’afficher le nom de Cécile
J’ai cru d’emblée à une idylle.
À mes questions tu te défiles
Tel un colosse aux pieds d’argile
Dévoilant son talon d’Achille.
Fini le bon docteur Jekyll !
Était-elle avec toi à Lille ?
Il faut le temps que j’assimile,
Je me momifie loin du Nil,
Je joue ma vie à face ou pile,
Nos liens se réduisent en presqu’île.
Te crois-tu ainsi plus viril ?
Pour moi ce fut comme un missile.
Avec ton côté versatile,
Tu as bien mis le feu à l’huile.
Que faisais-tu au centre-ville ?
J’attends comme à l’hôtel Goodwill,
Devrais-je partir en exil
Dans ma maison près de Vizille ? | Délaissant ton projet « Benzyle »
Tu parles le maya ixil
En mettant ton costume en twill.
Je hais ce mauvais vaudeville
C’est vraiment la pire des tuiles
J’ai l’impression d’être inutile
Je ne suis plus qu’un ustensile
Notre mariage est en péril
Alors que tu parais tranquille.
Tout ce que j’aimais m’horripile
Je ne veux pas être un zoïle
Alors je ressors mes vinyles
Je prends un peu de Lexomil
Je relis Leconte de Lisle
J’oublie l’idée du Rentokil
Le bien et le mal s’annihilent
Mais je me sens vraiment fragile
Je crains que bientôt se profile
Un divorce avec un no deal
Je te suis hors du domicile
Même quand tu vas chez Grosbill
Je sais pourtant que c’est débile |
Tout en ile, pour avoir construit un poème, qui voyage sur un île !!
Texte fort habile, qui ne tient qu’à un fil pour être très structuré… Bravo.
Habile joute des sons et du sens dans ton oeuvre poétique !
Cette “grand-mère fort habile qui fait des tartes au goût subtil” mais donne l’eau à l’eau à la bouche par sa poésie très fertile ! Merci, chère amie !
Merci, Brahim, pour votre aimable rime, mais je suis beaucoup moins prolifique que vous !
Chers collègues, pour expliquer un peu la construction de ce poème, je voudrais préciser qu’il contient une seule rime en -ile qui est toutefois précédée d’une autre lettre (consonne la plupart du temps) évoluant par ordre alphabétique croissant dans la 1ère strophe (bile, cile, dile…zile) puis décroissant dans la 2e strophe (zile…bile) puis de façon plus aléatoire à la fin. Ce poème comprend beaucoup d’éléments réels, mais rassurez-vous, je ne suis pas jalouse ! C’était plus un jeu de construction pour moi…