J’ai rencontré un esclave…
Il était jeune
Il était beau
Dévoué et souriant
Mais visiblement pressé par le temps
Je connaissais ses sociales conditions
Je savais le temps alloué à une livraison, à ma livraison !
J’ai même pensé que durant ce temps, il m’appartenait
Puis compris que l’instant d’après, à toi, de même, l’esclave il serait…
Comme dans les cirques d’antan, il travaillait “sans filet”
Semblant malgré tout, de son vulnérable sort, plutôt satisfait
Un sort qui le maintenait en grand danger…
Sans aucune “visibilité”
Mais alors, comment acceptes-tu cela toi qui me parais tellement sensé, toi qui autrefois, as tant lutté ?
Toi, avec ta morale et tes valeurs ancestrales !
Tu le vois bien le monde en est venu à mériter se faire détester
Avec sa colossale hypocrisie, ses modernes barbaries dont aujourd’hui toi, tu bénéficies
Avec ton incapacité à envisager de différemment partager
Ce que le monde a le culot d’appeler “valeur ajoutée” !
*
Cette incroyable illusion liée à notre humaine activité et néanmoins si mal partagée
Qui de surplus, sur notre patrimoine prélève toujours sans compter !
Ah ! J’oubliais
Il se disait UBER,
On l’appelait UBER !
Moi, j’ai préféré ici le prénommer Hubert…
Au nom de ce P. de progrès, pauvre Hubert !
Nous sommes tous des esclaves de quelqu’un. Certains choississent de l’être d’autres non.