Ils marchent fiers, drapés d’ignorance,
Le front haut, le cœur vide, l’âme en errance.
Ils brûlent l’Amour sous des lois inventées,
Homophobes, fanatiques, à l’esprit cimenté.
Ils prient pour la Paix, mais forgent des armes,
Font pleurer les cieux, mutilent les femmes.
Ils torturent les Bêtes, les Hommes, les Terres,
Et s’étonnent que le monde devienne Enfer.
Ils versent le sang comme on verse du vin,
Festins de guerre, de haine, de venin.
Ils détruisent la mer, l’air, les racines,
Et s’endorment sur des cendres divines.
Leur Dieu est pouvoir, leur foi est mépris,
Leur empire : un champ de cadavres et de cris.
Mais moi, je hurle, je crache, je brise,
Je dresse mes mots comme une armée de frises.
Car tant qu’il reste une plume pour s’indigner,
Je serai le feu qu’on ne peut éteindre ni nier.