Green spleen – Christian Satgé

         

 

Mon Dieu, que c’est triste un ciel bleu sans nuages
Posé sur un si verdoyant paysage
Quand on n’y voit que reflets et lueurs de faux.

Mon Dieu, que c’est triste quand le goût vous fault
Au doux chant des oiseaux, que le cœur vous manque
Au parfum des fleurs. L’esprit à l’échafaud
Tout mon être est là, lourd et las, comme en manque.

Mais ce beau tableau champêtre qui me flanque
N’émeut guère le poète-saltimbanque :
Son soleil me laisse froid et ses nues… nu.

Insensible à ce bucolique voyage
Des sens auquel m’invite, sans retenue
L’horizon, tout seul, je dérive au sillage
Du temps, vers de sombres pensers bien connus…

© Christian Satgé – décembre 2017

 

Christian Satgé

Christian Satgé (834)

Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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Invité
29 mai 2018 8 h 12 min

Magnifiquement écrit, douce mélancolie chargée de tristesse.