Ô quel étalage de splendeur,
Tout au long du vivant
Que celui offert par la fleur,
Qui cultive son goût d’être différent.
Travestie sous toutes les formes
Elle revêt des couleurs vives,
Comme pour sortir de la norme
Dans une farandole festive
D’architecture fragile et subtile
Elle incarne les promesses de la vie
Un renouveau à venir, un été qui se déshabille
Pour nourrir toutes nos envies
Éphémère, comme si elle donnait
tout ce qu’elle possède pour exister
En son cœur, un trésor au nectar doré et sucré
Et à la chaire rebondie
Qui à chaque fois sans faute pourra satisfaire notre appétit
Cependant il n’en n’est pas de plus fragile
Car trop souvent sous le poids des regards accusateurs ou voyeurs
Elle se fane et sa splendeur se flétrit
Si seulement, préservée elle aurait pu pousser
Sans jamais être jugé
Que sa prude innocence n’aurait jamais été altérée
Et ainsi qu’elle eût gardé son parfum d’unicité
Et ses splendides couleurs dansantes
Quand elle, cueillie trop tôt par une main indélicate
Rappelle en un sursaut l’image d’un reliquat
Il est souvent douloureux et illusoire de vouloir posséder la beauté
Mais c’est un mal commun parmi tant, auquel j’ai moi aussi succombé
Alors à chaque jour je plante une graine pour un peu plus me pardonner
Et m’accorder cette rédemption désirée
Celui d’être humain et d’exister
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