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                      Petite fable affable 
Deux fourmilières entrent en conflit, 
Une de ces guerres qu’on dit « totales », 
Où toute action se doit d’être létale, 
Où tout ce qui par ailleurs est délit 
Devient héroïque : on éradique, 
On extermine, on devient sadique,… 
C’est une simple querelle d’ego, 
– Préséance ou primauté ? – entre reines 
Des deux peuples insectes qui entraîne 
Ainsi ceux-ci, sans aucun distinguo, 
Dans le sang, et la sueur, et les larmes ; 
Pousse, illico, tout-un-chacun aux armes. 
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 Aucune souveraine ne voulant, 
Plier devant l’autre c’est le massacre 
De leurs sujets, qui servira au sacre 
Du seul vainqueur : c’est de ce noeud coulant 
Que viendra la paix car la plus vaillante, 
Et la moins touchée sera la gagnante ! 
Un pangolin passant là par hasard 
Déclare : « Si à la paix on aspire, 
Je vais vous l’offrir avant que le pire 
N’advienne de ce vil bazar ! » 
Puis il happe, d’un coup, les souveraines 
Avec leurs peuples venant à la traine. 
Chez les Hommes, nombre de différends 
N’ont pas plus noble origine qu’icelle, 
Tournant, hélas, aussi mal que chez celles  
Qui vivent en terre, vont en deux rangs, 
Et sans meilleure issue qu’une hécatombe 
Signant la fin de mondes, vaux ou combes. 
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© Christian Satgé – avril 2018 
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On s’y retrouve encore
Que j’aime les fables, exercice pas facile à faire
Vous étés le roi…
Anne
digne d’une fable de La Fontaine ! merci Christian !