Extrêmes extrémités revenues ? – Arnaud Mattei

Au lendemain d’une guerre où les aigles tombèrent,                              

Par l’incertitude des parlementarismes fragilisés,                                  

Les couleurs sombres des pouvoirs s’emparèrent,                     

Du cœur des foules par le culte du fort hypnotisées !                            

Si du communisme devait naître un monde meilleur,                             

Le stalinisme sacralisé en fut l’immonde fossoyeur.                   

De purges en déportations massives d’opposants,                                

Il régna. Petit père sacralisé aux mains rouge de sang,                         

Vainqueur de l’ogre germanique, et maître de fer,                                 

D’un bloc de peuples soumis au joug de la misère,                   

                       

Noire comme les chemises sur Rome déferlantes.                                

Rejetant toute liberté et rêvant de reconstruire,                         

L’empire antique, le fascisme mis la botte du sourire                             

Et de l’art de vivre sous sa domination oppressante.                             

Tel un virus contaminant, il maria sa sombre laideur,                             

Au zélote de l’aryen supérieur, ce gammé dictateur                               

Guide suprême, führer aux destructrices pulsions,                                

Qui conduiront les races aux camps d’extermination,                            

Shoah des peuples, ultime absolu des totalitaristes        ,                      

Nauséabonde nostalgie portée par les négationnistes !                         

                                   

Qu’avons-nous donc retenu des leçons de l’histoire,                             

De ces temps de misère, de ces nuits de brouillard        ,                      

Réminiscences des passés crus trop vite trépassés ?                           

Combattre douleurs et horreurs reste cause sacrée,                             

A l’heure où le mal rampant semble la seule issue,                               

De tous les laissés pour compte. Désespoir qui tue,                             

Le bien et le bon, tendres et doux colosses fragiles                               

De nos si chères démocraties aux pieds d’argile !                                 

Les extrémismes en sont l’ennemi multicolore,                          

Ils portent en leur sein, à la fois le mal et la mort !                                 

                                   

Élites, à ces colères des peuples qui grondent                          

Songez ! Élu, prends garde au Samaël séducteur                                 

Prince ailé du malheur et, du monde destructeur !                                

Quis ut Deus, délivre-nous de cette bête immonde,                               

Dans les urnes démocratiques peu à peu légitimée        ,                      

Par tous ces désespérés dont vous vous êtes coupés.                          

L’apocalyptique Léviathan se repait à l’aveuglement,                             

Technocratique, sourd à ces appels à l’Armageddon,                            

De ces illégitimes légitimités, aux légalistes accents                             

Qui lentement, pas à pas, notre monde, domineront.                             

                                   

Verra-t-on un jour un Saint-Michel, un bon berger                                 

Tel un sage pasteur du bonheur, du partage se lever                            

Dans la bataille finale du chaos contre l’harmonie ?                              

Assemblée des hommes, veille à ne pas faire reculer                            

L’humanité. Le demain est source infini de l’indéfini,                             

L’à venir de notre avenir porte en germe les beautés                             

De leurs cendres ressuscitées. De l’au-delà à l’ici-bas,                          

Le serpent serpentant dans sa mortifère vertu, fuira       ,                      

La lumineuse lumière raison terrassant la déraison                               

De doctrines porteuses de dictatoriales tentations !                               

Arnaud Mattei

Arnaud Mattei (128)

Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores.
Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire, pour la joie de les partager.
Des quelques poésies de mon adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, d’un diplôme jadis gagné à un concours à mes presque soixante ans, il se sera passé un long moment de silence, une absence que le vide du temps ne saurait combler. Je crois avoir fait de ma vie, une vie simple et belle avec ceux que j’aime. Pendant ces quelques décennies, les mots sont restés au plus profond de moi.
Aurai-je la force de les dire, saurai-je être persévérant pour les écrire ? Et vous, les écouterez-vous ? Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être maintenant, qui sait….

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Christian Satgé
Membre
17 mars 2021 6 h 07 min

Un texte salutaire qui rejoint les préoccupations de beaucoup… ceux qui ont gardé les yeux ouverts, soient-ils devenus borgnes à déciller les aveugles ! Merci & bravo pour ce partage, Arnaud.

Anne Cailloux
Membre
16 mars 2021 19 h 33 min

Pas facile d’ecrire sur ce sujet. Vos mots sont justes.. . ”juste” sans jeu de maux.
Avons nous retenus quelque chose de notre histoire, de ses maux, de ses dictateurs..
Merci pour cet écrit si joliment écrit.

Alain Salvador
Membre
15 mars 2021 21 h 35 min

joli travail d’écrire Arnaud