Tu veux des psaumes ?
Je t’offre des crachats .
Tu veux des offrandes ?
Je t’envoie mes cendres.
Tu veux des âmes ?
Tu les prends comme un voleur,
Sans contrat, sans justice, sans pitié !
Tu m’as volé ma fille.
Pas dans un rêve, pas dans une parabole.
Dans le réel.
Dans le sang.
Dans le silence.
Tu l’as arrachée comme on arrache une Fleur
Pour la jeter dans un feu qu’on ne regarde même pas.
Et moi ?
Tu m’as laissée là,
A hurler dans un ciel vide, A supplier un mur,
A me noyer dans une mer sans fond.
Tu es le roi des absents,
Le maître des silences.
Le tyran des lâchetés.
Tu la voulais ?
Alors pourquoi ne pas l’avoir attendue ?
Pourquoi ne pas l’avoir laisse vivre,
Aimer, créer,briller ?
Tu l’as prise comme un caprice,
Comme un enfant cruel qui casse son jouet
Juste pour voir ce que ça fait.
Tu es indigne.
Indigne de nos prières.
Indigne de nos larmes.
Indigne de nos morts.
Et si tu existes,
Je te jure que je te retrouverai.
Pas pour te comprendre, Pas pour te pardonner.
Mais pour te faire face,
Avec chaque cri que tu as ignoré,
Chaque Mère que tu as brisée,
Chaque enfant que tu as volé.
Je viendrais sans foi,
Sans peur,
Sans respect.
Je viendrais avec le nom de ma Fille
Gravé dans mes os,
Dans mes poings,
Dans mon regard.
Et tu verras, Dieu, imposteur du néant,
Tu verras ce que c’est
Qu’une colère plus vaste que ton ciel,
Plus brûlante que ton enfer,
Plus vraie que ton mensonge !