Et sur la vieille table de bois
Sous l’ombre de l’if torturé
Se trouvent les feuillets grisés
Auréolés de l’astre roi.
Le souvenir de ces papiers
Fait se lever le vent d’hiver.
Etais-ce moi qui fus penché
Dans cette vie qu’était Hier ?
Les nuages s’amoncellent
Je sens les frissons m’assiéger
Et l’arbre, pinceau dans le ciel,
Gronde de couleurs tourmentées.
Tout ondule et tout se vrille
Mêlant résines et brindilles,
Piégeant les parchemins reniés
En souvenirs d’éternité.
Se pourrait-il qu’une fois
Dans quelques centaines d’années,
Un inconnu, peut-être un roi
Détienne dans sa main gantée
De l’ambre gorgée de mes mots
De l’ambre empreinte de mes maux ?
Précieux bijou d’un beau collier
Simple présent pour l’être aimé…
Une goutte d’eau s’écrase
Sur le plat du papier mâché.
N’est-ce pas la pluie qui jase ?
Sont-ce mes sanglots réfrénés ?
Mon roi s’estompe dans le lointain.
Il n’y aura pas d’ambre demain.
Poussières des mots du passé
J‘ai chiffonné tous mes papiers
©Anne Marie
Tout en subtilité. Délicieux
Merci beaucoup. Je prends avec plaisir vos jolis compliments. Belle journée à vous
Quelle jolie danse de mots !
Merci Patricia, le mot danse me touche car j’essaie effectivement de mettre un “mouvement”, un rythme dans ce j’écris. Bel journée à vous